Le retour du Roy
Alors que la finale à l’ouest a rendu son verdict depuis presque une semaine, celle à l’Est opposant Miami à Indiana tient toujours en haleine les fans, qui vont avoir droit à une septième et ultime manche. Qui au début des playoffs, et même encore au début de la série, aurait pu prévoir un duel aussi équilibré entre le champion sortant, logiquement favori, et cette surprenante équipe d’Indiana ‘ Aux vues de la saison régulière, rien ne laissait présager cela, tant Indiana nous a semblé stagner par rapport à la saison dernière. Alors oui, les Pacers ont du composer sans leur franchise player, Danny Granger, blessé durant toute la saison et surtout incapable de se soigner correctement malgré plusieurs tentatives de retour sur les parquets. Mais son absence a largement été palliée par Paul Georges, all star pour la première fois cette saison et fraichement élu MIP (meilleur progression) de la saison.
Si Georges est la belle histoire de la saison régulière, en revanche un autre homme a déçu : Roy Hibbert. Le longiligne pivot sorti de Georgetown, all star la saison passée, a eu toutes les peines du monde à confirmer son statut de all star obtenu la saison passée, voyant ses stats baisser (11.9 pts à 45% au shoot/ 8.3 rebonds, contre 12.8 pts à 50% au shoot / 8.8 rbds la saison dernière). Mais les plus grands champions savent hausser leur niveau de jeu quand vient l’heure des playoffs et clairement, Hibbert est en train de nous prouver qu’il est de cette trempe. S’il est monté en température contre Atlanta puis New York, il domine sans partage depuis le début de la série contre Miami.
Malgré tout il faut modérer tout ça : est-ce Hibbert qui a su encore élever son niveau de jeu, ou profite-t-il de la faiblesse de la raquette floridienne ‘ Toute la saison, Miami a été décrié pour son faible rendement au rebond, étant carrément la pire équipe de la NBA dans ce secteur. Mais comme l’ont répété Lebron et ses acolytes, il s’agit d’un choix défensif visant à obliger l’adversaire à shooter de loin, afin d’obtenir des rebonds longs pour amorcer les contre-attaques. Et vu le classement de la saison régulière, on ne peut pas leurs reprocher.
Seulement voilà, c’est un autre basket qui se joue en playoffs, avec un rythme beaucoup plus lent et un jeu essentiellement sur demi-terrain. Et depuis le début de la série, deux constats : Miami ne parvient pas à courir, et Indiana est souverain dans la raquette. Alors certes, certains diront que si Miami est à la peine c’est parce que Wade et Bosh ne sont que l’ombre des joueurs qu’ils sont habituellement, et que Lebron est trop seul. Mais de tels joueurs ne passeraient pas à travers 6 matchs consécutifs sans raison. Et la raison est toute simple : Indiana est un cauchemar en défense, les rotations sont parfaitement exécutées, les joueurs sont agressifs sur l’homme. Alors oui, les regards sont focalisés sur les duels Georges / James et Stephenson / Wade. Mais tout commence et tout s’achève avec Roy Hibbert, la clef de voute des Pacers. Le Pivot est l’identité de cette équipe : rugueux, besogneux, refusant la défaite. Il suffit de voir ses propos à la fin du Game 4, dont il a été le MVP : « On n’abandonnera jamais. Tous les mecs qui sont là, à mes côtés, croient en la victoire. Peu importe ce qu’on dit sur nous, on continuera de jouer de la même façon, en se donnant à fond. »
Hibbert a l’occasion de faire oublier sa saison en demi teinte demain soir. Les Pacers auront besoin qu’il soit au top s’ils veulent battre le champion sortant chez lui, dans une American Airlines Arena qui s’annonce chauffée à blanc, et s’offrir la deuxième finale de l’histoire de la franchise. C’est précisément dans ce genre de match que les légendes des plus grands se sont construites. Hibbert en fait-il partie ‘ On a hâte d’y être pour connaitre la réponse !