[Collector JO] France-Canada : Soirée magique à Bercy
Pendant la dernière quinzaine d’août, la rédaction de Basket Europe vous propose de plonger ou replonger dans les moments forts des Jeux Olympiques de Paris 2024 avec des reportages, interviews et dossiers premium.
Il ne faut jamais écrire un article à l’avance et même se garder de commentaires péremptoires avant de passer aux actes. Mais chacun avait en tête la déroute subie l’été précédent face à ces mêmes Canadiens à la Coupe du monde (-30) et le revers cinglant concédé face à l’Allemagne lors du dernier match de poule (-14).
Ce que l’on avait prédit en amont des Jeux se vérifiait, à savoir que l’équipe de France était faible aux postes 1 et 2. Juste avant le France-Canada, on avait pu apprécier face à la Serbie la paire de combos australiens constituée du chevelu Josh Giddey, né en 2002, et du fils d’aborigène Patty Mills, qui fut exceptionnel dans la défaite. Cela nous renvoyait à la vulnérabilité de nos meneurs et on se disait qu’avoir envisagé un temps d’intégrer dans le roster Nolan Traoré, 18 ans, démontrait la fragilité du secteur. Qu’Evan Fournier n’avait quasiment pas joué depuis deux ans et que c’était un mal insurmontable, que Nando De Colo était trop âgé, qu’Andrew Albicy est incapable de mettre un panier, qu’Isaïa Cordinier est un superbe défenseur, efficace en jeu rapide mais inopérant sur demi-terrain, que Bilal Coulibaly était encore un pied tendre, que la défense made-in-France avait perdu de son punch, que l’association sur le terrain en même temps de Victor Wembanyama et Rudy Gobert n’était pas pertinente. Que les Bleus n’étaient juste pas assez bons dans un concert mondial jamais aussi élevé et qu’ils allaient passer comme des fantômes dans ces Jeux Olympiques organisés à la maison.
L’armée de médias et les réseaux sociaux avaient déjà largement anticipé cet échec retentissant et Vincent Collet, le coach aux sept médailles, un record national, était la tête de Turc toute désignée.
Que faire contre le Canada ? Une équipe un peu légère à l’intérieur mais formidable à l’extérieur avec Shai Gilgeous-Alexander, prétendant majeur au trophée de MVP du tournoi, et qui possède avec Dillon Brooks, l’arme anti-Wemby. Ce n’était pas un Canada Dry comme l’équipe de 2000 à Sydney que les Français avaient renversé en quart-de-finale des JO au sortir d’une phase de poule tout aussi catastrophique.
« On savait que dès le début de match, il fallait que l’on donne aux supporters des raisons d’y croire » – Mathias Lessort