Marvin Sarkis, un Roannais en plein conflit au Liban
Marvin Sarkis, frère de Malcolm Cazalon et ami avec Guerschon Yabusele, a joué dans les divisions inférieures françaises et son aventure au Liban a débuté en 2019 quand il fut notamment tuyauté par un autre ancien Roannais, Dee Spencer. Il habite aujourd’hui à Dik El Mehdi, ville située à une quinzaine de kilomètres au nord de Beyrouth, et c’est Le Parisien qui a recueilli son témoignage.
« À l’origine, les attaques étaient concentrées à la frontière israélienne mais, depuis, elles sont montées jusqu’au sud de Beyrouth où il y avait le quartier général du Hezbollah. Je suis dans une région qu’on appelle le Mont Liban. C’est « safe ». Cela fait plus d’un an qu’il y a des tensions. C’est triste à dire, mais les Libanais ont l’habitude de vivre dans ce contexte et la vie continue (…). Je suis arrivé le 30 août, il y a encore deux semaines, les boîtes de nuit étaient ouvertes et tout le monde y allait. La situation a basculé depuis une dizaine de jours. Des boutiques ont fermé, des centres commerciaux, les boîtes de nuit aussi… On sent vraiment la différence. Les bombardements se sont rapprochés, touchent le sud de Beyrouth. Les gens n’osent plus sortir de chez eux sans une raison importante. Il n’y a plus personne aux cafés. Dans le quartier de Manara, il y a de plus en plus de réfugiés, des gens qui viennent du sud du pays. Ils dorment dehors. Mais c’est un peuple qui va se relever. Ils ont connu tellement de drames… c’est un exemple de résilience. J’espère que la vie va reprendre le plus rapidement possible. »
Le championnat de basket devait reprendre le 22 octobre mais a été décalé au 1er décembre. Cela n’empêche pas Marvin Sarkis et son équipe de s’entraîner chaque soir. Sa famille est naturellement inquiète de la situation, mais pour l’instant même s’il a du mal parfois à trouver le sommeil, il tient bon. Pas question de rentrer en France.
« Je me pose la question, forcément, mais ce n’est pas d’actualité. Le club nous tient au courant de la situation, les dirigeants ne font pas n’importe quoi. Si ça devient dangereux, ils nous laisseront partir. Mais pour le moment, on continue à être payé et à s’entraîner. Je n’ai aucune raison de rentrer. Je suis dans une région « safe », à 5 minutes de l’ambassade américaine, et j’estime que, sauf si la situation se dégrade vraiment, je ne risque rien où je suis. Si notre quartier est touché, ça signifie que c’est la 3e Guerre mondiale et je ne sais pas où on sera à l’abri… »
Quand tout va bien dans cette région du monde, voici comment Marvin Sarkis vit sa vie de basketteur (ci-dessous).