Noah Penda (Le Mans), l’homme orchestre
Un formidable buzzer beater
Il reste 8 secondes dans ce quart-de-finale France-Espagne de l’Euro U20 de l’été dernier. Izan Almansa vient de faire passer les Espagnols en tête, 71-72. Romain Parmentelot effectue la remise en jeu et remet la balle à Noah Penda, qui dribble latéralement pour chercher un espace. Il a un défenseur espagnol dans les jambes. Sa feinte fonctionne, et il parvient à armer son tir plus ou moins en équilibre. La trajectoire est parfaite. Swish ! Une meute constituée de ses équipiers et du staff se précipite sur lui pour l’étreindre. Noah Penda vient de mettre son seul panier du champ du match après six tentatives infructueuses. Les Bleuets font un pas décisif vers un deuxième titre consécutif dans la catégorie.
C’est un hold-up car la France n’a mené au score que pendant 14 secondes. C’est aussi un formidable exploit car cette Espagne-là n’avait jamais perdu en compétition internationale en U16, U17, U18 et U19 et la France était privée de ses principaux joueurs aimantés par la NBA.
« C’est Roman (Domon) qui était en forme sur ce match-là alors que moi je n’avais pas fait un match terrible en terme d’adresse offensive. C’est lui qui devait hériter de la balle et malheureusement, cela n’a pas été possible. C’est à ce moment-là que l’on se regarde tous dans les yeux en se demandant « qu’est-ce qu’on fait ? ». C’est un tir que j’avais raté un an auparavant à la Coupe du monde U19. Et là il est rentré, en plus dans des conditions un peu plus importantes… Il me semble que c’était le premier panier à trois-points au buzzer de la fin du match que je n’ai jamais marqué. Avec Vichy, j’ai été amené à avoir la balle plusieurs fois proche du panier dans les derniers instants contre Châlons-Reims, Rouen. (Vous aimez ça ?) Ah ! Oui. Enfin, j’aime ça quand je le marque. Quand je le rate, c’est plus difficile car je suis très mauvais perdant. »
L’avis du directeur sportif Vincent Loriot : « Après le buzzer beater, je lui envoie un message et dans sa réponse, je sentais le côté revanchard. Quand je le vois physiquement pour la première fois, je lui reparle de ça et il me dit « Vincent, ça fait un an que j’y pense tous les jours de mon tir raté en U19 en finale. Si je le marque, on est champion du monde. Je voulais que l’on joue l’Espagne et il n’était pas possible que l’on perde. » Non seulement il bat les Espagnols mais c’est lui qui fait la mise à mort. Et après je l’ai vu à l’entraînement. Oui, c’est un compétiteur. Il veut tout gagner. Il déteste la défaite. C’est d’abord ça avant tout le reste en basket qui le caractérise et en voulant gagner, c’est sans doute ça qui le porte naturellement vers la performance. »