Euroleague: Le CSKA Moscou Remporte l'Euroleague !
Deux effectifs monstrueux
Les deux finalistes présentaient deux des plus impressionnants rosters du continent. A l’instar du Panathinaïkos, grand absent du Final Four de Madrid, le CSKA et le Maccabi collectionnent les joueurs de talent. Côté Moscou, l’effectif n’a été que peu retouché, si ce n’est l’adjonction de Ramunas Siskauskas, MVP 2008 de l’Euroleague et machine à gagner (le lituanien est devenu dimanche le troisième joueur à remporter le titre deux ans d’affilée avec deux équipes différentes). Le Maccabi pouvait se targuer d’avoir assemblé une des plus monstrueuses raquettes jamais vues en Europe (Vujcic, Fizer, Batista, Morris et les prometteurs Casspi et Eliyahu !). Las, les blessures de Marcus Fizer, qui n’était pas aligné à Madrid, et du point-center Nikola Vujcic, qui n’a été que l’ombre de lui-même en Espagne, ont pour le moins gâché la saison du club-nation. Mais on savait le Maccabi capable de tout, et souvent du meilleur. Malheureusement pour leur (très) nombreux supporters, le CSKA, a une nouvelle fois maté Tel Aviv.
Le CSKA tout en contrôle
Le Maccabi a mené au score durant cette finale ; il a même creusé un écart de cinq points : 5-0 après une minute… Voilà. Moscou a ensuite pris les commandes du match, pour ne plus les lâcher. 22-21 à la fin du 1er Quart, 42-41 à la pause, 63-57 après 30 minutes.
Si l’on ne peut parler de non-match des israéliens, on a attendu en vain le grain de folie qui leur a si souvent permis de soulever des montagnes. Il n’en a rien été. Contrairement à la demi finale contre Sienne, les troupes de l’ex coach limougeaud Zvi Sherf n’ont jamais parues en mesure de renverser la situation. La faute à la défense intraitable de Moscou. Toute tentative de rébellion a été tuée dans l’œuf. Parfaite illustration, la faillite conjuguée de Derrick Sharp et Alex Garcia, qui avaient abattu Sienne à coups de paniers longue distance. Messina, cerveau de la meilleure défense d’Europe, ne pouvait se permettre tel châtiment et le dispositif moscovite a, comme souvent, pris des allures de tortue romaine à l’approche de son panier. Mais c’est en attaque que la formation russe a tué le match. En effet, en occultant la soirée quelconque de Siskauskas, en délicatesse avec son shoot, tous les moscovites ont répondu présent. JR Holden, discret durant la saison a fait le métier en rentrant des shoots précieux, en imprimant un rythme soutenu à l’attaque du CSKA et en tentant de freiner au maximum l’impact du probable meilleur joueur de un-contre-un en Europe, Will Bynum (22pts, 4pds). Mission accomplie car Bynum, incroyable slasher, a été coupé de ses coéquipiers et fut forcé de jouer chaque possession.
Comme Trajan Langdon était dans un grand jour (21pts, 4/5 à 3pts, 7rbds et 33 d’éval., élu MVP de la finale) et que les cadres assuraient (Smodis, Andersen et Papaloukas signaient une évaluation respective de 18, 15 et 13), le CSKA était à l’abris des saillies offensives du Maccabi. Les vaincus pourront se consoler au regard des prestations convaincantes des trouvailles Esteban Batista et Terrence Morris (17 et 16 d’évaluation respectivement), totalement libérés par la prise de fonction en cours de saison de Zvi Sherf. De bon augure pour la fin de saison.
Naissance d’une dynastie ‘
La victoire du CSKA Moscou est avant tout une consécration collective comme le souligne avec justesse Matjas Smodis : « nous sommes dans la même équipe depuis des années, c’est la victoire d’un groupe qui vit bien ensemble, où chacun se sacrifie l’un pour l’autre. Cela rend la victoire encore plus belle.». Ainsi, il aurait été difficile d’élire le MVP de ce Final Four côté CSKA tant l’impression collective est saisissante. Une symphonie pour dix violons dirigée par « il maestro » Ettore Messina.
Alors que l’on pouvait craindre le futur à Moscou, puisque le technicien italien était en contact avancé avec Barcelone pour la saison prochaine (le chéquier de Joan Laporta, président du Barça, doit lui brûler les mains car la rumeur veut que les catalans courtisent également Smodis, Andersen et Langdon !), il vient de resigner et repart pour au moins un an à la tête de l’armée rouge. On n’ose imaginer le montant de la prolongation offerte par les dirigeants du CSKA…
Nul doute que les joueurs en partance se ravisent et envisagent de réaliser le Back-to-Back la saison prochaine, comme le Maccabi en 2004 et 2005. Alors après le règne des Jaunes, la Dynastie Rouge ‘