Elie Okobo donne la victoire à la France au finish sur la Bosnie

Edin Atic et Dzanan Musa n’étaient pas présents à Orléans. Tous deux assisteront aux funérailles de Nihad Atic, le père d’Edin, décédé quelques heures seulement après avoir été présent avec l’équipe bosnienne qui a célébré sa qualification à l’EuroBasket suite à sa victoire contre Chypre à Tuzla.

« Dzanan est comme le frère d’Edin, je lui ai permis d’être à côté d’Edin aux funérailles », a déclaré l’entraîneur Adis Beciragic.

« Notre Nihad était un homme que nous aimions tous, un homme qui nous rendait heureux et qui n’était jamais de mauvaise humeur. Il est dans un meilleur endroit maintenant. Prends soin de nous d’en haut, nous t’aimons », a écrit Dzanan Musa dans un message au nom de toute l’équipe.

Avant d’apprendre cette terrible nouvelle, Dzanan Musa avait fait une autre déclaration suite à la qualification de la Bosnie-Herzégovine à l’EuroBasket.

« Maintenant, je dois vous dire quelque chose, la vérité sur cette équipe nationale. Dieu merci, nous avons gagné, alors je peux dire ceci : la mère de Vrabac est à l’hôpital en ce moment, elle se bat littéralement pour sa vie, mais il est allé sur le terrain et il a fait de son mieux. Je suis venu de Madrid, même s’ils m’ont dit de ne pas venir. La jambe de Kamenjas est comme deux boules, Gegic a un problème avec son talon… Nous avons remporté une victoire incroyable. Je n’ai pas besoin de vous en dire plus sur cette équipe nationale. Je vous aime, Bosnie ! »

Les Bosniens, qui se sont déplacés à onze joueurs, étaient très motivés pour ce dernier match qui comptait pour la gloire -heureusement qu’il n’était pas décisif !- et ils ont été à deux doigts d’accomplir ce qui aurait été un immense exploit pour ce pays de 3,185 millions d’habitants, même si l’équipe de France est loin de ressembler à celle qui a été en finale des JO de Paris. Leur symbole a été l’ancien joueur de l’ALM Evreux, Adin Vrabac auteur de 12 points, 7 rebonds et… 7 contres.

Alors que l’on attendait beaucoup d’eux pour montrer le bon chemin, Théo Maledon et Isaïa Cordinier ont été invisibles et outre le phénomène athlétique Yoan Makoundou (15 points) – qui appartient aussi à Monaco mais qui est prêté à Turk Telekom -, ce sont deux joueurs de la Roca Team qui ont été les hommes de la situation : Matthew Strazel (5/7 à trois-points contre 5/26 pour ses équipiers) et Elie Okobo (13 points), qui a rugi dans les dernières minutes. On est encore très loin de l’Euro, mais ces deux-là ont certainement marqué des points dans l’esprit de Frédéric Fauthoux.

5/23 en cumulé à trois-points à la mi-temps

L’équipe de France a été brouillonne à l’entame, à l’image de Théo Maledon, auteur de cinq balles perdues en cinq minutes ! Avec une bonne circulation de balle, Adin Vrabac puis Xavier Castaneda à la finition, et une zone de l’autre côté du terrain, les Bosniens ont ainsi mené l’essentiel du premier quart-temps (8-12, 14-21, 9e).

Le fond sonore était surtout assuré par les supporters bosniens, en T-shirt noir ou torses nus présents à CO’Met alors que leur équipe était un ton au-dessus des Bleus au niveau de l’engagement. En manque de réussite extérieure et toujours peu soigneux du ballon, les Français se sont faits de nouveau décrocher à -7 (23-30). Avec un grain d’intensité supplémentaire, ils ont pu effacer ce débours et passer en tête juste avant la mi-temps (34-32). La maladresse à plus de 6,75 m était partagée : 4/16 pour les Bleus… 1/7 pour les Dragons.

Et Elie Okobo a crucifié la Bosnie

Les Bosniens ne lâchaient toujours rien et les Français commettaient très vite quatre fautes (36-40). Une bonne série de Yoan Makoundou -il allait quelques minutes plus tard réaliser l’action du match avec un contre parfait sur Aleksandar Lazic- remettait les siens sur les rails. L’horizon était pourtant toujours bouché. Xavier Castaneda en était alors à 14 points en 25 minutes mais avec 3 fautes sur le dos. Les Bosniens imposaient leur physique et sur un trois-points improbable de Lazic, ils prenaient jusqu’à neuf points d’avance à 48-57. Miralem Halilovic, l’ancien orléanais, bataillait comme un chef.

Le public réclamait « defense ! defense! » mais Aleksandar Lazic envoyait une troisième bombe à plus de sept mètres alors que l’arrière de la JL Bourg Xavier Castaneda sortait du terrain sur blessure ; il n’allait pas revenir en jeu.

La Bosnie menait 62-68 à 4 minutes de la fin. Matthew Strazel prenait ses responsabilités et la France égalisait à 70 à 2’38. Yoan Makoundou et Elie Okobo ont été les hommes du money time, mais que ce fut dur. Après avoir compté quatre points de bonus, la France s’est vu rejoindre à 74-74 avant que le Monégasque délivre son équipe en jouant un un-contre-un et en armant son célèbre shoot main gauche à cinq mètres.

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