ITW : Jean Christophe Prat « Le pire des choses, ça serait de se dire, ça y est c’est fait »
Do or Die, Cette formule était dans tous les esprits avant l’Opalico. Le derby du Nord de Betclic Elite s’annonçait comme capital pour les Maritimes comme pour les Stellistes car le BCM peinait à trouver le chemin de la victoire (11 défaites sur les 12 derniers matches) tout comme ses voisins de l’ESSM (4 défaites de rang).
Les Portelois sont revenus dans les clous (40-39) avant de complètement plonger en deuxième mi-temps, cédant face au coup de tonnerre du Belge Andy Van Vliet et ses 24 points uniquement inscrits derrière l’arc. C’est selon Eric Girard « Le pire Opalico » qu’ont réalisé les Stellistes depuis la montée de l’ESSM dans l’Elite.
Exclusivité Basket Europe
Réaction d’après match : Opalico.
🗣️ Ivan Février : » On a montré une mauvaise image, en deuxième mi-temps, il fallait aborder ce match comme des guerriers. »
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« Le gros mérite de ces joueurs, il est de continuer à travailler même quand vous perdez les matchs »
Peut-on parler d’un sentiment de soulagement qui prédomine après cette victoire ?
Il y a un mixte de soulagement et de « ce n’est pas fini ». On a vu sur le terrain ce dont on est capable de faire du lundi au vendredi. J’ai dit aux garçons, dans le vestiaire, « profitez, on se revoit mardi après-midi ». Rien n’est fait, il reste 6 matchs, c’est 20% de la saison. C’est très long encore.
Votre équipe a mis du coeur, l’état d’esprit affiché fait que ce collectif est taillé pour le maintien ?
Vous savez, aux Etats-Unis, on dit : tu as le classement que tu mérites. Si on était 14e avant cette journée, on a le classement qu’on mérite. On n’a pas été capables de gagner les matchs dans les dernières secondes. Le gros mérite de ces joueurs, il est de continuer à travailler et de rester ensemble, même quand vous perdez les matchs. Cela a été le cas. Il faut donner un grand coup de chapeau à Vaf (Vafessa Fofana). C’est un capitaine exemplaire. Il est beaucoup dans le vestiaire pour que tout le monde reste uni. Le gros mérite de cette équipe est de se dire que nous avions joué 10 matchs avant cette rencontre et nous en avions gagné qu’un. Il n’y a pas beaucoup d’équipes qui n’explosent pas avec un tel ratio. On est resté ensemble. Sinon vous faites un sport individuel, du tennis… C’est la beauté d’un sport collectif.
« Nos erreurs nous ont au moins coûté une quinzaine de points en première mi-temps »
Vous avez su faire un match très abouti (26 passes décisives, 8 ballons perdus), cela arrive-t-il au bon moment ?
Oui ça arrive au bon moment. En première mi-temps, on fait beaucoup de petites erreurs. Chaque erreur, nous l’avons payée cash, comme sur les 1 contre 1, on orientait les joueurs du mauvais côté, les switch n’ont pas été bons. On a fait des erreurs sur les rebonds offensifs, et également sur les défenses de pick and roll. Je pense que cela nous a au moins coûté une quinzaine de points en première mi-temps. Le dernier panier, on prend un trois points sur la tête au buzzer. Si nous l’obligeons à driver, on ne prend pas de panier. Il y avait donc quatre points à corriger en première mi-temps. On les a corrigés par la suite. Derrière, ils n’ont plus eu grand chose ça nous a donné aussi des interceptions, du jeu rapide. Vous savez comment ça se passe quand vous avez du jeu rapide, l’adresse revient.
À propos d’Andy Van Vliet, il est à 8/10 à trois points, alors qu’avant cela, il était à 25% en 4 matchs. Pouvez-vous nous décrire sa performance ?
Andy c’est un joueur que l’on a recruté pour sa polyvalence. Il peut jouer 4 ou 5. Il est à 43 % sur sa carrière à trois-points. Je lui ai dit, « je savais que tu pouvais shooter mais pas forcément scorer ». C’est la magie des shooters, quand ils ont confiance comme ça. Plus que l’adresse c’est la façon dont on l’a amené. L’adresse n’est que la conséquence du rythme que vous avez du match.
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Andy Van Vliet a inscrit le dernier panier du match à trois points. Crédit : Gauthier Carboni
Ce soir on a vu Roman Domon faire des gestes décisifs, au meilleur des moments ?
J’ai beaucoup de frustration sur Roman Domon, parce que ce que je vois à l’entraînement, je ne le vois pas en match. C’est l’un de ceux qui a le plus progressé, c’est l’un de ceux qui travaille le plus. Il passe deux heures et demi à la salle tous les matins. Il passe encore deux heures l’après midi. Jusqu’à présent, il n’y avait pas eu ce transfert sur le terrain. Là aujourd’hui je suis vraiment content car on a vu ce transfert là. On a vu un gamin qui a fait autre chose que scorer. Il a volé des ballons, il a pris des rebonds. C’est ça qu’on attend de lui. Après, on oublie une chose, il a 19 ans. Comme je dis toujours j’étais un petit c** à 19 ans.
Glynn (Watson) fait une très mauvaise première mi-temps (-1 d’évaluation). Il n’est pas dedans, il n’arrive pas à trouver son rythme. En deuxième mi-temps il fait 7 passes décisives, il met 10 points dans le 3e quart-temps à 4/4. Glynn a joué pour le collectif. Chris (Babb) nous a donné du rythme tout de suite. Chris c’est notre stabilisateur. Vaf (Fofana) était en 3 car on avait très peur de Digué Diawara. T (Agee) a fait du T, même s’il y a eu des sauts de concentration. Bravo aux joueurs qui sont rentrés.
Ce n’est pas fini. Dès mardi soir, on continue la saison, comme on doit travailler. Sans regrets. On ne se relâche pas. Le pire des choses, ça serait de se dire, ça y est c’est fait. Tant que ce n’est pas fait ce n’est pas fait.
On peut dire que vous êtes un entraîneur heureux ?
Vous savez on n’a pas le temps d’être heureux. Nous, les entraîneurs, on passe au match d’après.
À Dunkerque,