« Un des plus beaux moments de ma vie », I.Mahinmi (Dallas)

Es-tu redescendu sur terre après avoir été champion NBA ‘
On a bien la fête, ça on a commencé à Miami puis à Dallas. Je commence à redescendre de mon petit nuage même si c’était la folie en sortant du jet. J’ai pris deux heures pour rentrer chez moi. La parade à Dallas était extraordinaire. C’est de un des plus beaux moments de ma vie avec entre 300 000 et 500 000 personnes dans les rues. Les gens crient ton nom, cela a été des jours de bonheur et des moments qui resteront gravés dans mon c’ur. Mais je ressens un bel engouement autour de moi ici en rentrant en France. Le public, les médias, les journalistes français. Je ne m’y attendais pas. C’est une belle surprise pour moi.

Réalises-tu ce que cela représente ‘
J’ai réalisé lorsque l’on a atterri à Dallas. Je ne pouvais aller nulle part. La semaine que j’ai passé à Dallas c’était la folie. Jour après jour, je réalise de plus en plus. Voir la joie dans les yeux de Dirk (Nowitski) ses derniers jours, tu te rends compte que c’est quelques chose de magnifique.

« Le trophée est sur son siège passager »

On a l’impression qu’à Dallas, c’est Mark Cuban qui a le plus fêter le titre…
C’est la première fois que je suis avec un propriétaire de club qui est autant investi dans son équipe. Mark nous a affrété un bus spécial pour ceux qui voulaient sortir pour partir directement après la finale en boite de nuit. La première chose qu’il a fait en discothèque c’est de prendre le micro et le trophée, il a commencé à crier « on est champion, on est champion ». et il a commandé une bouteille de champagne à 100 000 dollars. Il a couru après ce titre pas mal d’année. Je suis content pour Dirk et Jason Kidd mais aussi content pour Mark. Son comportement pendant les playoffs a été exemplaire. Il dormait avec le trophée là. Je suis persuadé qu’encore si vous le croisé en ville en voiture, le trophée est sur son siège passager.

As-tu reçu beaucoup de message de félicitation ‘
Oui, la Fédé m’a envoyé un message mais aussi plus de 300 messages sur mon téléphone le soir du titre. Ça m’a fait chaud au c’ur, des anciens coachs, des amis d’enfance, tout le monde m’a félicité ‘ Tony Parker m’a appelé aussi pour me féliciter le lendemain de la victoire.

« Le panier de ma carrière NBA »

Ton shoot au buzzer te fait autant de bien qu’il n’en fait à l’équipe’
Oui, puisque qu’en plus, je sors d’un air-ball avant. Jet (Jason Terry) voit qu’il est trapé et il me fait confiance. Je regarde le chrono, deux secondes, il faut envoyer. Cela fait du bien au capital confiance. Au match 6, je me sentais bien, je me sentais moi-même. C’est le panier de ma carrière NBA.

Auras-tu une bague ‘
J’espère avoir une bague. J’aimerai bien. Cuban a dit qu’on aurait même autre chose. Tous les autres l’ont donc, j’aimerai bien l’avoir. L’important, c’est la bagouse (Sourire).

Vous meniez 3-2, est ce que le discours à changer pour aller chercher le titre ‘
Il n’y a pas vraiment eu de discours. Jason Terry et Dirk Nowitski ont pris la parole après le Game 6 à Miami. Ils nous ont dis qu’ils avaient déjà été dans cette situation et qu’ils ne voulait pas perdre deux matches d’affilés et perdre le titre. « On ne veut pas aller au Game 7. Tout le monde prend un vêtement, un slip, une paire de chaussette. On y va, on gagne le match 6 et on rentre à la maison », nous ont-ils dit. La détermination de nos leaders nous a sur motivé. Dans nos têtes, il n’y avait pas de doute.

« La série des Lakers a été un tournant dans les playoffs »

En « sweepant » les Lakers, est-ce là que vous avez pris conscience de vos possibilités ‘
Personne nous voyait arriver jusque là. On nous voyait même tomber contre Portland. Cela nous a finalement motivé. On a toujours cru en nous pendant la saison. On est resté concentré sur notre jeu et petit à petit on a fait notre chemin. Les Lakers, c’était la rencontre de la saison, cela nous a donné plus de confiance et cela a été un petit tournant dans ses playoffs.

Penses-tu que le fait d’avoir gagner un titre et d’y avoir participé sur le terrain va changer ton rôle dans le groupe ‘
Je n’ai jamais eu de problème avec mon avenir. Cela a mis mon nom sur le palmarès de Dallas. Cela peut changer des choses pour mon avenir, c’est vrai. Le fait d’avoir bien jouer avec Dallas m’encourage et peut m’aider à continuer à le faire le plus longtemps possible avec eux.

As-tu eu une discussion avec Rick Carlisle par rapport à l’année prochaine ‘
Non, on était plus dans la célébration. Il y a encore du temps. Je n’ai pas évoqué cela avec lui.

« Le lendemain où Brendon se blesse, j’ai passé 6 heures à la salle »

La décision du coach de te mettre en 3ème intérieur a-t-elle changé ton comportement ‘
Brendan Haywood et Tyson Chandler sont des pivots plus expérimentés que moi. Dans la tête des coaches en playoffs, c’est souvent l’expérience qui paye. Mais Rick m’a toujours sollicité à l’entraînement, avant les matches, on regardait beaucoup de vidéo’ A chaque fois qu’il y a des problèmes de faute il n’hésite pas à me faire jouer. Il a resserré les rotations un peu en playoffs. Il m’a toujours dis de me tenir prêt. La blessure Brendan Haywood m’a donné des opportunités car je savais que j’allais avoir des minutes garanties. Le lendemain où Brendon se blesse, j’ai passé 6 heures à la salle pour m’entraîner et régler les détails en défense’ Lorsque je rentre dans le Game 3, je suis en pleine confiance car je sais qu’en défense, je savais ce que j’avais à faire et qu’en attaque, ce n’est que du bonus.

Mark Cuban aurait dire que c’était Dirk Nowitski qui avait conseillé à Rick Carliste de te prendre. C’est le genre de phrase qui doit faire plaisir ‘
Oui, bien sur. C’est quelque chose d’assez particulier car Dirk est le franchise player (le joueur leader du club). Il m’a vite pris sous son aile et le courant est bien passé tout de suite entre nous. Cela fait plaisir quand un joueur de ce calibre vous soutient. Lorsque l’on gagne le titre, à la limite, je suis plus content pour lui et Jason Kidd que pour moi. Et je suis content d’y avoir contribué.

Ton exemple peut-il aider les intérieurs français qui ont du mal à s’imposer en NBA ‘
Je crois vraiment au travail. Si tu as le talent et que tu travailles, cela va payer un jour. Je plaide la cause de travaille. J’ai travaillé, j’ai toujours cru que cela allait payer. L’équipe des Spurs était importante au niveau effectif, et en plus je me suis blessé. Cela ne m’a pas aidé. La NBA est un monde avec des opportunités. J’ai répondu présent au bon moment. Il faut savoir les saisir et si tu travailles, un jour cela payera.

Cela ne serait pas un peu frustrant de commencer 4ème intérieur l’année prochaine avec le titre en poche ‘
Oui, cela serait frustrant. Les attentes sont là. Le fait de ne pas être en équipe de France va me permettre de travailler sur moi pour être affûté et pour espérer acquérir un rôle plus important dans l’équipe l’année prochaine.

Justement, quelle a été ta réaction sur ta non sélection en équipe de France ‘
Cela c’est bien passé pour moi. C’est une surprise sans être une surprise. Si Jo (Joakim Noah) et Ronny (Turiaf) y vont, cela ne laisse pas grand-chose derrière eux. Ce sont des cadres. Je connais la philosophie du coach. Cela aurait peut être été différent si je n’avais pas été champion NBA. J’ai eu de bague, je suis bien (Sourire).

Les JO 2012, tu y penses ‘
Je ne ferme pas la porte de l’équipe de France. Je pense que l’on est amené à se retrouver plus tard. Si ce ne sont pas pour les JO, ce sera pour plus tard. Je suis encore jeune, j’ai du basket devant moi. Mais j’y pense aux JO.

« A Douai, quand j’ai vu un grand sur un terrain cavalé comme un ailier, je savais qu’un jour il serait en NBA. On n’a jamais douté de lui. Et on ne s’est pas trompé. », a ajouté son agent Jérémy Medjana.

Tu es passé au Tournoi de Douai la semaine dernière, cela t’a montré le travail parcouru ‘
Douai m’a rappelé des souvenirs. J’ai vu un joueur de l’équipe de France, Mouhammadou Jaiteh. Il me rappelle moi à l’époque en train de jouer : Les chaussettes, la façon de bouger de courir et tout (Sourire). C’est de beaux souvenirs, et cela montre le chemin parcouru. Tu représentes les couleurs de la France, c’est super. Pour moi, c’est l’Euro junior à Saragosse qui m’a lancé. Je suis plus dans la catégorie de ceux qui ont du travailler pour y arriver. J’étais peut être un peu sous coté, j’ai toujours été un peu en dessous avant. Mais je suis un gros bosseur et je vais continuer.

On pose souvent la question aux intérieurs français, ne sont-ils pas parti trop tôt ‘ Que penses tu des autres intérieur français ‘
Ce ne sont pas les mêmes personnes. On est tous différents. Je suis parti de Pau parce que je pensais être prêt. J’avais envie de tester cette ligue. Quand je suis arrivé à San Antonio, je savais que j’allais aller jouer en D-League. Ils me l’ont dit clairement. J’étais un peu déçu, mais j’ai prouvé que j’étais un des meilleurs intérieurs de cette ligue à ce moment là. Cela a facilité mon adaptation à la NBA car la façon dont cela joue, les règles, les arbitres, c’est différent. Cela a été un choix judicieux même si je me suis blessé après. Pour moi, je ne suis pas sur qu’une année en Pro A où ailleurs m’aurait aidé autant que D-league.

S’il y a lock-out, aurait-on la chance de te voir en Pro A ‘
Je ne veux pas dire non, ni oui. Il a y des possibilités. Je réfléchis aux risques, avec les soucis d’assurances. Je ne veux pas remettre en jeu mon contrat, donc il faudrait calculer les risques. Il y a des choix de c’ur Rouen, Le Havre où Lille, après…

« Content que docteur love du basket m’ait piqué »

A tes débuts envisageais tu de devenir champion de basket ‘

J’ai commencé le basket à 12-13 ans Heureusement, que j’ai fait du basket. Je faisais du foot en salle avant. Puis, j’ai eu une période de croissance et on m’a repéré à mon collège Fontenelle dans la cour de récréation. Pascal Puisant et Bruno Soares, coaches du pole espoir de l’époque, m’ont dit : toi tu es bien grand, tu ne voudrais pas essayer le basket ‘ Je suis venu aux entraînements et voilà. C’était le début de l’aventure. Mais je ne pensais pas faire carrière dans le basket. Au début, je ratais même des entraînements en donnant comme excuse que je devais garder mon petit frère. J’ai vite progressé, je suis tombé amoureux du basket très vite. J’ai commencé à kiffer le basket. Je suis content que docteur love du basket m’ait piqué.

kobe83

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