Dossier NBA: 'Big Three' Part 3/4

8.Toronto

Brian Colangelo serait-il le nouveau Jerry West ‘ Comprenez par-là : est-il le nouveau « super manager » ‘ Ce bon Brian réussit, avec talent, à Toronto là où d’autres ont échoué sans briller bien avant lui. Sa force ‘ Ne pas hésiter à s’appuyer sur le vieux continent pour construire une équipe hétéroclite, complémentaire et sans prétentions. Si cette tendance commence à s’élargir en NBA, Colangelo a été un des premiers à la mettre à profit. Ceci en faisant passer l’idée aux propriétaires des Raptors que si la ligue Nord américaine prétend donner le titre de « Champion du Monde » à la fin de chaque saison autant s’appuyer sur « le monde ». En gros enlever les œillères de certains américains qui refusent d’admettre la progression du basket européen voire sud-américain (l’Argentine en l’occurrence). C’est ainsi qu’on a vu débarquer au Canada : deux espagnols champions du monde (les vrais ce coup-ci) à savoir Jorge Garbajosa et José Caldéron, un slovène habitué aux joutes NBA en la personne de Rasho Nesterovic, et un rookie italien, premier choix de draft s’il vous plait, du nom de Andrea Bargnani. Petit évènement d’ailleurs puisque c’est la première fois dans l’histoire de la NBA qu’un européen est sélectionné en première position. En ajoutant le MVP du Final Four 2005, Anthony Parker, Toronto se dote à l’orée de la saison 2006-2007 d’un groupe que tout le monde voit bon dernier de la conférence Est. Raté sous l’égide d’un remarquable Chris Bosh (22 pts et 11 rebonds de moyenne sur la saison), les Raptors terminent même à la tête de la division Atlantic, devant les Nets de leur ancien leader Vince Carter, en gagnant 20 matchs de plus que la saison passée (47 victoires pour 35 défaites). Bosh, Tj Ford et Bargnani, voilà un trio d’avenir. Si le pivot confirme sa capacité à mener son équipe et si le rookie italien progresse à la manière d’un Nowitski alors tout est possible. Faut-il vous dire que la saison prochaine le roster des Raptors comptera 7 non américains sur 18 …

7.Washington

Les Wizards comptent dans leur rang l’un des joueurs les plus atypiques et les plus attachants de la ligue. Gilbert Arenas a.k.a Agent Zero. Capable de se lancer des défis plus fous les uns que les autres comme d’inscrire 100 000 shoots en 73 jours ou de faire preuve d’une générosité trop peu commune en NBA en promettant 100$ par panier marqué à domicile aux associations caritatives de la ville de Washington. Mais le numéro 0 de la capitale fédérale américaine est avant tout un formidable joueur de basket qui ne cesse de progresser. 6 ans en NBA et une ligne de stats qui n’a jamais arrêté de grimper. Aujourd’hui Gilbert Arenas vaut 28 points, 6 passes et 4 rebonds par match. Sans lui les Wizards ne sont rien ou si peu. Pour preuve : sa blessure juste avant la campagne des play-offs 2007. Washington s’est fait sweeper par Cleveland sans jamais avoir inquiété les futurs finalistes. Arenas est de ceux qui attendent les phases finales comme le vrai début de saison. Lors de la campagne 2006 le meneur avait sorti le grand jeu avec 34 points par match (à 45% de réussite à 3 et 2 points) 5 rebonds et 5 passes ! Vous imaginez aisément la déception des supporters lorsqu’il s’est blessé en fin de saison régulière. Surtout que la saison dernière les Wizards ont surpris tout leur monde en alignant un trident offensif redoutable : Arenas, Jamison et Butler. A eux trois ils inscrivent 60% de la marque, assurent 50% des rebonds et 50% des passes. Ce « Big Three » est, à l’image de chacun de ces trois joueurs, encore trop sous estimé. Qu’importe, comme leur leader, ces trois là n’ont peur de personne pas même du nouveau trio de stars qui s’est formé du côté de Boston. Quand un journaliste se hasarde à demander à Arenas ce qu’il pense du nouveau « buzz » Celtics il répond du tac au tac « Ils sont forts, c’est vrai … mais, entre vous et moi, je pense que nous serons plus fort qu’eux l’an prochain » ! On espère qu’aucun problème de blessure ne viendra contrecarrer ses plans car tout le monde aimerait voir cette équipe au complet, mais sur toute la saison cette fois.

6.Houston

Houston a tout pour réussir, ça c’est une certitude. Chaque année on nous refait le plan du « Houston a tout pour réussir » et à chaque fois, Bis Repetita, ça coince. Non pas que les Rockets fassent de mauvaises saisons mais ils sont loin du prétendant irrésistible qu’on veut bien faire d’eux à chaque saison. Il faut comprendre qu’avec Yao Ming soit l’un des trois meilleurs pivots de la ligue et Tracy McGrady, futur all of famer, on est en droit d’attendre autre chose qu’un premier tour de Play Off. On commence à se lasser du côté du Texas. Les rockets ont du talent dans l’effectif mais un vrai leader manque à l’appel. T-mac, malgré tout son talent (et dieu sait qu’il est énorme) n’est pas le « go to player » qui emmènera Houston vers le titre. Il peut les y aider mais n’a jamais réussi à s’imposer comme LE joueur incontournable à l’instar d’un Bryant, Wade ou James. Tout comme son cousin, Vince Carter, il a besoin de lumière mais surtout d’un autre joueur pour l’aider dans sa tâche. Mc Grady voulait une équipe à lui : il a quitté Toronto pour Orlando. Echec. Orlando pour Houston : pour l’instant échec à nouveau. Encore une fois ce n’est pas dû à son éthique de travail ni à ses compétences mais certains joueurs ont cette aura qui fait se transcender tout un groupe. McGrady ne l’a pas. Et Yao alors ‘ Bah ça commence à venir mais c’est pas encore ça. Ming est plus régulier, plus dur sur l’homme qu’à ses débuts, il est le pivot de 2.20m le plus mobile de l’histoire de la NBA, il forme avec T-mac un One-Two punch redoutable et redouté mais il est aussi bon leader que Tony Parker est un bon rapper ! En gros, il y a du monde mais personne pour guider la meute. L’arrivée de Rick Adelman pourrait bien être salvatrice tant le jeu lent et stéréotypé de Van Gundy ne collait pas à McGrady et Bonzi Wells. Adelman en son temps a mené les Blazers de Portland en finale et a fait vivre aux Kings de Sacramento leurs plus belles heures. Il reste la plus belle recrue de l’intersaison. Si Steve Francis retrouve son basket perdu du côté du Madison Square Garden on pourrait être en présence d’un très gros trio : McGrady-Ming-Francis, c’est dangereux dans tous les secteurs du terrain ! Avec eux Houston a tout pour réussir…celle là c’était pour le plaisir !

5.Dallas

Dallas fait certainement partie du Top 3 NBA…en tout cas pour la saison régulière il n’y a personne de meilleur. C’est dur comme affirmation quand on sait que les Mavs étaient finalistes il y a deux ans mais la chute a été tellement dure l’an dernier qu’on ne peut que constater. Se faire sortir en 6 matchs par les Warriors ça fait tâche pour LE prétendant au titre. Nowitski & Cie n’ont laissé que des miettes pendant la saison. Quinze petites défaites, un jeu collectif parfaitement maîtrisé aussi bien en attaque qu’en défense, un franchise player au sommet de son art… et là c’est le drame. Tout comme Miami, finaliste et champion face aux mavs, Dallas a calé au premier tour. Reviennent alors les incessantes questions : Nowitski est-il vraiment capable de sortir des prestations de MVP lors des gros matchs ‘ Lors du dernier match contre les Warriors, Dirk nous laisse sur un 2/13 en 39’ rédhibitoire pour qui veut qualifier son équipe. Premier couac. Jason Terry est-il capable de mener cette équipe comme un vrai parton ‘ Terry est un gros shooter avant d’être un bon meneur, avec seulement 3.7 passes par match en Play Off on peut s’interroger sur l’impact du joueur sur son équipe. Mark Cuban est-il nuisible à son équipe ‘ Le Jean-michel Aulas américain énerve bon nombre de ses adversaires mais n’agace-t-il pas non plus ses joueurs et son entraîneur ‘ Bon on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain, Dallas reste une des meilleures équipes de la NBA, mais quelque chose nous dit que l’occasion de gagner le titre a disparu un soir de juin 06. La cicatrice est visible et le traumatisme de l’élimination prématurée ne devrait pas arranger les choses. Les Mavericks ont toujours des atouts : un très bon entraîneur en la personne d’Avery Johnson et un trio qui a, malgré tout, fait ses preuves. Terry-Nowitski-Josh Howard cela devrait largement suffire pour mener une campagne 2007-2008 tranquille. Il ne restera plus qu’à négocier le premier tour des Play Off, puis le second, puis la finale de conférence…bon il y a encore du chemin quand même !

kobe83

0 commentaire sur “Dossier NBA: 'Big Three' Part 3/4

  1. Excusez-moi, mais j ai toujours trouvé ces articles sur les One Two Punch à l ancienne – selon l expression consacrée – comme un vrai faux débat ! Selon moi, l histoire passée et contemporaine de la NBA enseignerait plutôt que le basketball, sport collectif s il en est, repose sur un collectif solide dont le big three en constitue l assise. On dit souvent que Magic et Jabbar constituaient le one two punch de référence… C est oublier bien trop vite que Jamaal Wilkes (avant Worthy) était un 3ème larron calibré all star (recherchez ses stats en saison régulière et lors du dernier game de 1980 où Magic est sacré MVP de la finale face aux sixers…). Son remplaçant fut James – Big Game – Worthy… Là encore, c était un bien beau trio ! Je ne parle pas non plus du Big Three des grands rivaux de l époque (Bird, Mc Hale et Parish). Je n oublie pas non plus les Bulls version Jordan-Pippen-Grant (sans Horace Grant, je ne pense pas que Chicago aurait été aussi mythique…). Je repense également au trio infernal Jordan-Pippen-Rodman. Que dire de Orlando époque Hardaway-O Neal Il me semble, malgré une finale des plus malheureuses pour lui, que Nick Anderson était All Star (ce qui donne encore un big three) sans compter qu Orlando s appuyait aussi sur Horace Grant… Tout le monde connaît le trident des Spurs (Duncan, Parker et Gino).
    Alors me direz-vous, il reste O Neal et Kobe… oui, c est vrai mais sans parler de Glen Rice ou Mitch Richmond, quid de Robert Horry Pour moi, il était l équivalent d un James Worthy pour un tandem Magic-Jabbar. Des rebonds, des shoots, des dunks…
    Alors, je vous l accorde, il reste le duo O neal-Wade… sauf que Walker, all star, ne joua plutôt pas trop mal les finales…
    Qu en pensez-vous

  2. Cher Julien, je tenais à préciser que ton article est fort intéressant et que mon commentaire précédent ne saurait être perçu comme remettant cause ce que tu écris (d ailleurs, c est bien parce que ton article ne me laisse pas indifférent que je me suis décidé à tapoter sur mon clavier). Simplement, le débat sur les one two punch est ponctuel (sur ce site mais aussi sur d autres, ainsi que dans de nombreuses revues. Je me passionne pour la NBA depuis bien 15 ans…) et je persiste à croire que c est un faux débat. Suis-je le seul à le penser En tout cas, cela m interpelle…

  3. Judge Dread, en effet ta remarque est pertinente et met en exergue un constat simple : on peut toujours trouver un troisième larron ou en enlever un pour recréer un One Two punch.

    Je te rejoins sur la place de Wilkes et Worthy (je vois qu on a les même réferences) qui effectivement étaient plus ou moins dans l ombre des projecteurs braqués sur Magic et Jabbar. Je te rejoins moins en revanche sur Glen Rice et RIchmond qui ne se sont pas imposés comme de vrai leader aux lakers, ou Anderson aux magics. Etre All Star ne veut pas forcément dire avoir un impact direct sur le jeu de son équipe. Horry, même si j en suis un fan, reste un rôle player. Certes le meilleur Rôle player de l hsitoire de la NBA mais on ne peut le mettre à la hauteur d un Worthy par exemple.

    Pour faire simple je crois que cela ne tient qu à l analyse qu on veut bien se faire de la composition d une équipe. Je préfère voir Haslem plutôt que Walker car je trouve son impact plus important dans le jeu du Heat par exemple.

    Le vrai One Two Punch ou Big Three ou je ne sais quoi d autres n a de valeur que si chaque joueur qui compose le duo ou le trio à une valeur ajoutée sur le jeu. Pourquoi le trident des spurs est-il trois fois champion parce que Duncan est un danger à l interieur, parce que Ginobilli est un slasher redoutable et parce que Parker est un poison pour une défense. Chacun à leur manière apporte un élément que l autre ne peut apporter. Voilà Ma définition du Big Three.

    Finalement je te rejoins assez même si je pense que tu pourras toujours trouver un troisième élément à chaque duo. Seulement si on enlève Horace Grant des Bulls n auraient-ils jamais gagné de titres, probablement que si… Maintenant enlève Pipeen… la conquête des titres aurait certainement été plus rude.

    Pourquoi la NBA est si passionnante parceque il y a ces duos ou ces trios voire ces individualités extraordinaires mais aussi parce que c est du basket et que ce sport ce joue à 5 et que chaque élément à son importance.

    En tout cas merci pour ton analyse.

  4. Bonne réponse !
    Il se trouve que je relisais par hasard un vieux mondial basket d il y a environ 15 ans (l année où Webber et Hardaway furent draftés) et un article était justement consacré au équipes considérées comme se fondant sur les one twp punch : je le relis, j en fais la synthèse et la critique dans les prochaines heures. Cela apportera de l eau à nos moulins respectifs. cecit étant, à propos de ce genre de sujet, cela ne revient-il pas à se battre contre des moulins Je ne le pense pas car WE – still – LOVE THIS GAME !

  5. P.S. :
    fine analyse de ta part Julien car oui, je reconnais que je maîtrise un peu moins la période qui a vu l émergence du tandem Kobe et O Neal.
    Il se trouve qu à une certaine période de ma vie je me suis concentré sur mes études de droit. Ceci explique cela !

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