EDF masculine et féminine: même combat!
Une semaine après la fin des hostilités côté féminin et presque un mois pour les hommes, les instances du basket Français sont dans la tourmente. Le tout récent coach de l’EdF féminin a dors et déjà proposé qu’il pouvait envisager de démissionné et ce dès l’issue du championnat d’Europe féminin « « Ma responsabilité est engagée sur ce résultat (…) maintenant, je n’ai pas envie de continuer parce que l’échec est important dans l’expression collective de l’équipe et que j’en suis le responsable ». C’est dire l’espoir que l’on portait sur cette équipe féminine, qui avait jusque là, sous les ordres d’Alain Jardel, finit au moins 5ème des grandes compétitions et qui de facto était une prétendante légitime à un podium, et à au moins un place lui permettant une qualification au TQO.
Quant à l’équipe masculine, l’espoir état aussi grand qu’il était permis. En effet sous les ordres de C.Bergeaud, depuis 2005, les hommes du basket Français avaient eu un parcours plus que prometteur. Médaillé de bronze à l’Euro 2005, 5ème au dernier championnat du monde, cette équipe pouvait elle aussi prétendre à un podium et au pire une place pour le TPO ! Il n’en fut rien, même pire dixit « dieux » Y.Mainini, je cite : « Nous sommes la risée de l’Europe », encore une fois c’est dire le malaise dans les couloires de la FFBB.
Le Basket Français se retrouvent donc avec deux équipes pleine d’espoir, sûrement bourrées de talent, l’une comme l’autre et qui chutent plus que lourdement, et de surcroit finissant leur tournoi à la même place. Etonnant non ‘ Et si on s’amusait à se faire affronter les deux équipes sur un match ‘ Equipe de France féminine contre Equipe de France masculine. Jacques Commères contre Claude Bergeaud, TP contre E.Lawson-Wade, R.Turiaf contre S.Gruda, la Turiaf au féminin dixit Y Souvré, le « all around player » masculin B.Diaw contre la « all around » féminin S.Ledréan !! Alléchant non ‘
Match tronqué me direz vous ‘ Inintéressant du fait que ce soit des hommes contre des femmes ‘ En effet, la dimension physique parle d’elle-même. Sur le terrain, il est vrai que les filles de « Jacky » ne pourront rien face à la vitesse d’un Parker balle en main, avalant les intervalles libres comme une Porsche turbo avalant les tours de circuits, ou bien face à la puissance physique d’un « Yak » Diawara plus qu’en jambe sur la défense individuelle. Mais statistiquement que valent ces équipes qui jouaient chacune leur championnat d’Europe et que l’on sait relevé, voire très relevé pour chacune des équipes. Deux équipes, un match, deux philosophies de jeu presque identiques, jeu de transition développé, grosse défense sur le joueur adverse, système collectif presque bien huilé, mais un seul gagnant normalement !
Le match début sur des défenses individuelles haute et agressive sur porteur et non porteur de balle et ce même si à deux passes, les joueurs flottent pour essayer d’intercepter ou de venir aider. Les rotations défensives sont assez bonnes. Et si du côté masculin on s’appuie sur le jeu extérieur et un Parker de feu (meilleur marquer de l’EdF avec 20,9 pts/match), exploitant chaque brèche pour soit créer un décalage, ou soit venir finir en « tear drop » sur les grandes filles que S.Gruda et S.Dijon. De l’autre côté, féminin, le jeu s’appuie sur l’intérieur ou encore une fois S.Gruda (meilleur marqueuse de l’EdF avec 14,6 pts/match) fait parler la foudre dans la zone intermédiaire avec son petit shoot à 4 mètres. Les deux équipes s’annihilent presque même si au bout du premier quart les hommes mènent aux points grâce à une meilleure adresse. Globalement les hommes sont un peu plus adroits que les femmes. 50,1% contre 41%.
Le second quart voit l’équipe de France Féminine débuter en individuelle mais quelques petits soucis de fautes les font passer en zone !! Ahhh la zone, petit poison du basket Français. Le jeu collectif des hommes est alors bloqué et voilà les femmes qui prennent les devants avec les ballons volés. Les femmes excellent dans cet exercice et dominent même largement. 10 ballons volés en moyenne par match contre 6 pour les hommes. Pas mal non ‘!!! Les deux équipes se tiennent alors et on voit même l’équipe de France masculine passer en zone pour mieux contrôler le rebond offensif et gérer les fautes de leurs intérieurs. Les deux équipes rentrent au vestiaire au coude à coude et ce même si la EdF masculine compte 3 points d’avance. Elle ne se démarque pas vraiment mais profite des ballons perdus des joueuses Françaises, 15 en moyenne par match contre 12 pour les hommes.
Le troisième et quatrième se tiennent. Si l’on omet la dimension athlétique, les deux équipes pratiquent à peu près le même basket. Tirs à trois points en abondances avec une réussite plus importante pour les hommes avec 31,4% (sic !) et seulement 23,7% pour les femmes. D’ailleurs ces dernières sont légèrement mieux aux LF avec 70,9% et seulement, oui, oui seulement un 69,9% ! Pourquoi seulement ‘ Parce qu’à ce niveau avoir moins de 70% de réussite aux LF est limite une aberration.
Il est aussi affolent pour ce niveau ce manque de création lorsque les équipes passent en zone. On remarque un jeu limite symétrique où les joueurs et joueuses se cherchent se sachant que faire de la « gonfle ». Mis à part quelques prises d’intervalle de notre TP, récemment décoré de la plus haute distinction française qu’est la légion Française, le jeu des hommes est bien statique et loin de la zone d’attaque. Même Florent Piétrus n’y trouvant pas son compte vient jouer en dehors de ses terres en tant que 4. S Giffa pourrait en faire, autant, d’ailleurs il a été pris pour ça. On pourrait se demander où les complémentarités, non ‘
Les femmes elles s’empalent sur la zone et on ne voit que deux temps à autre une prise d’intervalle pour un tir ouvert. Le reste du temps on croirait voir les hommes jouer. Alors on se tourne vers le banc, imaginant que c’est le même coach, et non, il y a bien Jacques Commères et Claude Bergeaud ! On se rappelle que le premier était assistant du second, intéressant ça non ‘
Le match se termine sur une victoire à l’arracher de l’équipe masculine légèrement plus adroite, et à la limite un match nul ne serait pas de trop pour une fois. Deux équipes en manque d’inspiration, complètement statique sur zone, aucun décalage créé pour libérer tireur ou tireuse, bref du basket de bas niveau sans vouloir offenser qui que ce soit. Car à ce niveau on est en droit de demander un autre niveau de jeu. Un niveau de jeu à la balle tourne pour trouver le joueur ou la joueuse ouverte pour un tir. Que le tir soit dedans ou pas là n’est pas la question. La question est bien plus dans la créativité, dans la disponibilité vis-à-vis du porteur de balle et la fixation intérieure !
Autant les hommes arrivent à jouer avec les ailiers et même si on voit des Gomis ou Ferchaud allant, et venant pour se démarquer, on se demande comment ils arrivent encore à tirer après 2 ou 3 aller-retour sur la largeur. Certes se sont des professionnels mais si encore il faut faire « x » aller-retour sur la largeur, il est clair que les jambes ne suivront pas longtemps à cette allure. D’ailleurs lorsque Ferchaud marquait, c’était souvent en « catch and shoot » alors que ses pieds étaient dans le ciment.
Les filles par contre elles s’appuient sur leur jeu intérieur bien présent entre S.Gruda et son petit shoot et ses petits « moves » dos au panier. Ou bien la jeune Yaccoubou, petite déception tout de même mais qui a montré beaucoup de volonté, ou encore E. Ndongue, une sacrée grande capable de courir sur jeu en transition et finir en contre attaque. Et enfin S.Dijon qui prend pas mal de place dans la raquette dos au panier.
En fin de compte si on y regarde bien, voilà deux équipes jouent leur qualification pour les JO et qui finissent à la même place dans leur compétition respective (8ème). Buttant sur les défenses de zone proposées, sans créativité et avec des adresses parfois plus que douteuses à ce niveau de compétition on peut se demander fort logiquement s’il n’y a pas plus qu’un problème psychologique.
Il est à noter que Jacques Commères fut assistant de C.Bergeaud, amusant non quelque part ‘ Les deux entraineurs ratent leur euro avec les presque mêmes constats.
Aujourd’hui le constat est plus qu’amer. Certains émettent des solutions, d’autres restent muets pour ne pas encore plus ébranler la pyramide. Aucune solution à ce jour n’a été donnée de la part des instances administratives, elles ne devraient d’ailleurs plus tarder. Mais il est certain que tous les acteurs du basket sont sur le qui vive. Alors ‘
Alors rien, affaire à suivre’.