Euroleague 1ère journée : enseignements et interrogations
Au registre des enseignements de cette première journée, on notera l’entrée entre scène – remarquée – des poids lourds de la compétition. Le CSKA et Le Pana ont mis tout le monde d’accord lors de leur premier match avec des victoires contre respectivement Milan pour les premiers et Kaunas pour les seconds.
Tout d’abord, le CSKA a confirmé son statut d’énorme favori de ce tournoi en disposant facilement d’un AJ Milano rapidement dépassé par les événements. S’appuyant sur son ossature habituelle (Langdon, Siskauskas, Holden), le CSKA a rapidement pris le large pour ne plus regarder derrière (déjà 49 – 27 à la pause, 90 – 64 au final). Comme chaque année, il faudra tenir ce CSKA à l’œil et jouer juste pour inquiéter les Moscovites.
Le Panathinaikos ensuite, a immédiatement pris le Zalgiris à la gorge, puisqu’ils menaient déjà 26-11 à la fin du premier quart pour finir le match avec un écart de 26 points (78-51). Outre la défense étouffante du Pana et leur évidente supériorité sur un Zalgiris transparent, on notera le retour aux affaires de Diamantidis (à la peine avec la sélection grecque cet été à Pékin) avec 15 points et quelques paniers déterminants ainsi que la grosse efficacité de Nikola Pekovic (1 point par minute en 14 minutes pour le jeune transfuge du Partizan). À signaler également, une curiosité statistique rare à ce niveau : bien que largement défait, le Zalgiris a gagné la bataille du rebond, avec 47 rebonds contre seulement 28 au Panathinaikos.
Pour ce qui est des clubs français engagés en Euroleague, ils ont connu des fortunes diverses.
Commençons tout d’abord par le positif, puisque le Mans a fait plus que tenir son rang. À l’extérieur et contre une redoutable équipe de Malaga, en forme en Liga ACB depuis le début du championnat (3 victoires pour une seule défaite et un gros potentiel offensif entrevu), le MSB a longtemps fait jeu égal avant de craquer en fin de partie. Au final, les hommes d’Aíto García Reneses (ex- DKV Joventut, entraîneur de la sélection espagnole à Pékin), ont pu faire valoir une plus grande expérience de ce genre d’événements en assurant aux lancers-francs alors que Le Mans multipliait les pertes de balle en fin de partie. Quoi qu’il en soit, le MSB a montré qu’il pouvait jouer à ce niveau et on attend déjà avec impatience leur confrontation face au Cibona Zagreb jeudi prochain à domicile.
En revanche du côté de Nancy, débuts difficiles pour le SLUC pour le premier match de son histoire en Euroleague. Corrigés à domicile par un FC Barcelona supérieur dans tous les compartiments du jeu (54 – 82), les Nancéens ont de quoi s’inquiéter pour la suite du tournoi. Le Barça a montré une circulation de balle largement supérieure avec 23 assists contre 12 à Nancy et une plus grande profondeur de banc, la totalité de l’effectif étant entré en jeu et un seul n’ayant pas marqué. La question qui se pose maintenant est : le SLUC a-t-il le niveau européen ‘
On attendait également le premier match de l’Olympiacos qui s’est distingué par son recrutement hors du commun cet été. On se souvient que le club du port d’Athènes avait défrayé la chronique en signant pour un montant astronomique le sixième homme à la coupe afro des Hawks d’Atlanta, Josh Childress. C’était en effet la première fois qu’un joueur NBA de nationalité américaine, formé aux USA et ayant un vrai rôle dans son équipe passait à la concurrence européenne. Il s’en est suivi une série de débats fantasmant sur la possibilité de voir un jour jouer en Europe un Lebron James ou un Kobe Bryant pour 50 millions $ la saison.
Et bien après une première victoire en championnat contre l’Aris (74 – 57 avec un Childress à 19 pts à 8/9), l’Olympiacos a confirmé en Euroleague. Les hommes de Panagiotis sont en effet allés chercher une victoire bonne à prendre chez les néophytes d’Avellino en l’emportant 83 à 69. De plus, Childress a confirmé la hype qui l’entoure depuis son arrivée en Europe en signant une copie très propre de 14 points, 8 rebonds et 3 contres pour un bon 22 d’évaluation.
On notera également le joli -1 d’évaluation du gros Sofoklis Schortsanitis : Baby Shaq semble en effet hors de forme et ne paraît plus en mesure de revenir au niveau qui était le sien lors de l’élimination de Team USA par la Grèce aux championnats du monde 2006, où sa densité avait posé tant de problèmes aux Américains.
Cette première journée a également été l’occasion de constater, si besoin est, la qualité du championnat espagnol. En effet, avec 5 clubs engagés, l’Espagne est le pays le plus représenté en Euroleague. Or lors de cette première journée, tous les clubs ibères ont gagné.
Le Tau Ceramica tout d’abord, champion d’Espagne la saison passée et invaincu cette saison en Liga ACB (4 victoires pour aucune défaite), a ouvert les feux lundi soir avec une belle victoire sur les Turcs de Fenerbahce (80 – 70). Emmenés par un Rakocevic on fire (24 pts à 5/7 à 2 pts et 4/10 à 3 pts) et un Will Mcdonald dantesque (18 pts, 8 rbds, 5 contres et un énorme 32 d’évaluation pour finir MVP de cette première journée), les Basques ont confirmé leur statut de favoris de ce groupe C.
Le DKV Joventut, toujours privé du prodige Rubio (blessé au poignet) et orphelin de Rudy Fernandez, parti aux Blazers à l’intersaison, a disposé assez facilement de l’Olimpija Ljubljana (81 – 64). Depuis le début du championnat, Demond Mallet avait avantageusement remplacé Rubio. Et bien hier soir, le meneur de poche de la Penya (1m78) a remis le couvert pour une feuille de stats de 11 points et 7 assists, bien aidé par un Pops Mensah-Bonsu dominateur sous les panneaux (14 pts et 9 rbds).
Le Real Madrid, toujours dangereux en Euroleague, s’est quant à lui imposé facilement à domicile contre les Grecs de Panionios (87 – 66). Emmenés par un Felipe Reyes toujours aussi combatif (16 pts, 6 rbds et 19 d’évaluation), les hommes de Joan Plaza attendent désormais de pied ferme l’autre favori du groupe, le CSKA Moscou qui leur rendra visite lors de la 3e journée.
Enfin, Malaga et Barcelone ont battu les deux clubs français, difficilement pour les premiers et très facilement pour les seconds (voir ci-dessus).
Alors 2008-2009, l’année des clubs espagnols ‘
Dans les autres matches, on eu droit à deux fins de matches serrées, à un service minimum de Siena ainsi qu’à une victoire (surprise ‘) de Berlin.
Victoire au finish (81 – 79) d’un Cibona Zagreb qui n’a jamais perdu lors de la première journée de l’Euroleague et qui se devait de s’imposer à domicile pour rendre hommage à Drazen Petrovic, qui aurait eu 44 ans mercredi. Malgré le match de mammouth de D’or Fisher (26 pts à 11/12 et 7 rbds pour un 28 d’évaluation) côté israélien, le remaniement de l’effectif à l’intersaison (perte notamment d’Halperin, parti à l’Olympiacos et de Will Bynum, en route pour Detroit) semble peser lourd dans la balance.
Dans autre match serré, l’Efes Pilsen d’Istanbul s’est fait une grosse frayeur. Alors qu’ils menaient tranquillement de 11 points à la mi-temps (35 – 24), les coéquipiers de Milos Vujanic – qui semble revenir à son meilleur niveau, 17 points à 5/6 à 2 pts et 2/2 à 3 pts – ont failli se faire rejoindre en toute fin de partie pour finalement s’imposer sur la plus petite marge (61 – 60).
L’Alba Berlin a quant à lui parfaitement entamé son parcours en Euroleague avec une victoire 68 – 63 sur le Lottomatica Roma, avec probablement le Final Four de Berlin dans un coin de la tête. Surprise car les clubs allemands n’ont jamais été des foudres de guerre en Euroleague. Prévisible car Berlin a mené un recrutement sérieux cette année s’assurant notamment les services de Casey Jacobsen (ex-joueur NBA) et de l’international allemand Steffen Hamann. Berlin peut-il créer la surprise cette année ‘
Enfin, Siena, auteur d’un très beau parcours la saison passée, s’est imposé sans la manière (80 – 71) contre un Prokom Sopot que beaucoup considèrent comme une des équipes les plus faibles de ce tournoi. Siena a-t-il les moyens de jouer les favoris plusieurs années de suite en Euroleague ‘
les grosses équipes sont celle qui ont le plus de fric et ça c est domage pour le coté compétition!!!