Euroleague 2011-2012, la bouteille à l'encre
Un peu comme au jeu de tarot, le SLUC Nancy se retrouve dans une position étrange, où le tirage des cartes lui aurait réservé un jeu plutôt quelconque, tout en prenant soin d’y adjoindre un atout maître en la personne de Nicolas Batum. L’embêtant, dans la partie continentale qui débute la semaine prochaine, c’est qu’on ne sait pas encore quel genre d’atout va être Nico ‘ on croise les doigts pour le 21 plutôt que pour le « petit »! – et surtout pendant combien de temps Jean-Luc Monschau l’aura en mains… Bref, avec Batman au top, et pendant disons trois ou quatre mois, les Lorrains peuvent passer du statut de victime désignée de leur poule a celui d’outsider très crédible pour le top 16… Et si les dernières rumeurs annonçant une signature à venir de Mickaël Gélabale au SLUC se confirmaient, il conviendrait sans doute encore de régler un peu la hausse…
L’exemple Nancéen résume finalement pas mal des difficultés de pronostic de cette cuvée Euroleague. Certes, la victoire finale risque fort de se jouer en Turquie, en Espagne ou en Russie (sans oublier évidemment le Pana, qui a remporté 3 des 5 dernières éditions!), j’y reviendrai, mais il faut bien avouer que la compétition ne sera pas tout à fait la même avec ou sans les NBAers, à l’instar de nombreux championnats nationaux : Nico Batum, donc mais aussi Andrei Kirilenko, Nenad Krstic, Rudy Fernandez , Jordan Farmar, Ty Lawson, Zaza Pachulia, Danilo Gallinari, David Andersen… et j’en passe, sans compter ceux qui risquent aussi d’arriver plus tard si le lock-out américain venait à perdurer…
Forcément l’Euroleague sera enrichie, ou faussée, selon l’angle d’où l’on se place! Dans tous les cas, l’équilibre habituel des forces pourra être modifié, au moins temporairement, par la simple grâce de quelques talentueuses recrues Outre-Atlantique… A Nancy, et quelques autres (on peut notamment songer à Milan ou au Partizan) de savoir en profiter.
Au final, s’il est difficile de dire qui sera ou non présent au top 16, on peut déterminer les équipes qui peuvent raisonnablement envisager d’y survivre et de voir plus loin. A mon sens, difficile d’écarter le Panathinaikos, malgré les risque économiques qui pèsent là-bas plus lourd qu’ailleurs, dont la longueur de banc et la taille (un seul joueur listé à moins d’1m93, six à 2m08 et au delà!) sont quasiment sans égales sur le Vieux Continent… Certes Saras Jasikevicius semble sur le déclin (voire presque cramé si l’on se fie au tout récent Eurobasket), mais dans ce genre d’équipe il peut tout à fait n’être qu’un booster de complément, quel luxe!
Sur la même ligne, on peut aujouter le richissime CSKA Moscou : c’est énorme à l’arrière (Schved Theodosic, Gordon, Ponkrashov), injouable sur les ailes (AK47, Khryapa, Siskauskas…) et immense dessous (Krstic, Vorontsevic, Kaun, D. Lavrinovic…)! Après une campagne 2011 frisant le ridicule, au regard de ses moyens, l’armada russe sera revancharde, et vraiment pas bonne à prendre.
Juste derrière, on pourrait trouver : le Barca, le Real, Sienne, Olympiakos (explosion attendue pour Marko Keselj’), Maccabi, Efes, voire Kazan (une traction arrière de vieux briscards magnifiques : Greer, Liday, Domercant, Pashutin), Galatasaray (sorti du rattrapage de Kaunas), Malaga, Fenerbahce, Kaunas ou Milan (effet Gallinari’)… et là je m’aperçois que j’ai déjà cité trop de monde!
Bref, c’est vraiment la bouteille à l’encre, l’Euroleague cette année : vivement la semaine prochaine!