Fabien Causeur (Milan) : « Mon coeur est espagnol »
C’est l’heure des grandes retrouvailles pour Fabien Causeur. Pour la première fois depuis son départ cet été, le Breton de 37 ans va retrouver ce jeudi soir le Real Madrid, lors d’un duel en Euroleague à Milan. Un club avec lequel il a remporté 14 titres en sept ans et qu’il portera toujours dans son cœur, comme il l’a répété dans un entretien à Marca.
« Le Real Madrid, c’est le club de ma vie. (…) J’ai toujours voulu jouer pour le Real, je l’ai toujours dit. Mais je ne voulais pas jouer pour Madrid, je voulais gagner pour Madrid. Il n’y a personne de plus grand que le club là-bas, je l’ai compris plus que quiconque. D’abord parce que je n’ai jamais été une superstar, aussi parce que je savais où j’allais. J’y suis allé pour être champion et j’en suis reparti avec 14 titres. (…) Je me suis rendu compte de l’impact que j’ai laissé lorsque j’ai annoncé mon départ sur les réseaux sociaux. Je ne les regarde pas beaucoup, mais n’ayant pas eu l’occasion de dire au revoir aux fans, je suis allé voir ce qu’ils disaient. J’avais un peu peur qu’ils disent : “Dieu merci, il s’en va maintenant” (rires). Mais il n’y a pas eu un seul commentaire de ce genre. J’ai été presque choqué de voir que j’avais laissé une si bonne image. En fin de compte, c’est un peu ce que nous souhaitons tous. L’être humain a aussi besoin de ressentir cette affection. Quand je rentre chez moi et que je vois mes trophées, je suis fier, c’est la reconnaissance du travail bien fait, mais il est important que les gens te voient comme une bonne personne, un bon coéquipier ou un bon joueur. »
Le recordman français du nombre de participations au Final Four de l’Euroleague (6 dont 2 titres) est également revenu sur son départ. Un crève-coeur et en même temps l’appel du large.
« Le film parfait, c’était de finir au Real. Mais la vie n’est pas comme ça. Le basket, c’est ma vie et je voulais aussi profiter de ma carrière tant qu’il était encore temps. L’année dernière, j’ai joué un peu moins. Je ne voulais pas continuer dans cette dynamique. Cela n’avait plus de sens. Il était temps de partir en champion. Madrid a vu mes larmes quand je suis parti. Ils savent que je ne le voulais pas, mais qu’il était temps de partir. Je n’ai aucun regret, mais beaucoup de cœur. J’en ai laissé beaucoup là-bas. (…) Aujourd’hui, je suis dans une très belle ville, très familiale, avec beaucoup de choses à faire. Mais mon cœur est espagnol, ma femme est originaire de là-bas. Nous avons commandé deux kilos de jambon (rires). En ce moment, il y a pas mal de brouillard ici et c’est un peu dur pour moi, le soleil me manque. Mais c’est une très bonne organisation et je profite de ma dernière ou avant-dernière année (NDLR : il s’est engagé à Milan pour une année et une autre en option). »
Désormais sous le maillot du plus gros club d’Italie, le natif de Brest joue un rôle important dans le leadership du collectif d’Ettore Messina. L’arrière vétéran tourne à 5,3 points à 41 % aux tirs dont 50 % à 3-points, 2,5 rebonds et 1,5 passe décisive en 17 minutes sur ses 6 premiers matches européens. Ne manquent plus que les résultats collectifs suivent.
« Pour l’instant, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous (NDLR : 2-5 en Euroleague, défaite de 34 points face à Trento). Nous avons beaucoup de nouveaux joueurs dans l’équipe, nous le payons en ce début de saison. On oublie souvent mais c’est un processus qui demande du temps. »