La NBA à Limoges.
En NBA, les franchises sont des sociétés privées liées à une ligue forte où il n’existe ni descente ni montée. Les titres, c’est fait presque pour les joueurs, les propriétaires, eux, sont beaucoup plus intéressés par les bénéfices dégagés par leur franchise. C’est bien connu. En NBA, on change de joueurs, de coachs, dès que l’envie s’en fait sentir. On « trade » des stars pour vendre des maillots, et gagner plus d’argent. Le classement est plutôt optionnel, il n’y a pas de descente ni de monté en NBA.
Limoges est géré par le même propriétaire depuis plus de 6 ans, et le classement ne semble pas plus important non plus puisqu’il y a de l’argent dans les caisses. Même après avoir augmenté les places à Beaublanc de plus de 25%, le public est resté fidèle. Le président du CSP vous le dit, le club est sain et stable. Dernier de Pro A, le club du Limousin a enchaîné sa 6ème défaite consécutive après avoir changé de coach en milieu de saison et avoir engagé deux américains supplémentaires. Qu’importe, on vous le dit, le club a de l’argent.
Toronto compte autant de joueurs étrangers que Limoges a de joueurs français dans son équipe. Dallas gagne de l’argent mais cherche encore un titre NBA. New Jersey est « blindé d’argent » mais doit reconstruire pour espérer un jour rivaliser avec Miami, New York, Chicago, Boston.
Limoges est riche comme avant dans les années 90, sauf que dans les « nineteens » le Cercle Saint-Pierre a enchaîné 3 titres de champion de France, 1 tournoi des AS, 3 Coupes Robert Busnel, et l’Euroleague, et je m’arrête à l’année 1999. On sait tous que l’année 2000 fut fatale au club à cause de ces années jet set, mais de quoi se rappelle-t-on ‘ Qu’est qui marque l’histoire d’un sport, d’un club ‘ Qui fait vendre les journaux ‘
Les équipes et les clubs qui gagnent.
Qui se rappelle que tel ou tel club en telle année a fait du bénéfice ou était bien gérer ‘ Personne.
Depuis 6 ans, à Limoges, que cela aille bien ou mal, on aime le changement. On a utilisé 5 coaches en 7 ans, 78 joueurs différents pendant le même période. Qu’importe, le club gagne de l’argent. Alors, la N1, Pro B, la Pro A, les titres, le spectacle, le beau jeu, est-ce vraiment important ‘
Et le public dans tout ça ‘ Il paye, applaudi et souri. Comme en NBA : il cri ce qu’il y a marqué sur les panneaux lumineux (Défense, MVP’) et achète du pop corn. A un détail près, c’est qu’à Beaublanc, crier ce qu’il y a sur le panneau lumineux ne concerne que les deux premiers rangs. Ce sont les seuls à pouvoir l’apercevoir.
Et heureusement, car à Limoges le public est trop puissant. L’équipe a perdu 15 matches sur 20, et on lui dit que c’est sa faute. Selon le président du CSP, désormais, les supporters sont en cause parce qu’ils ne soutiennent plus leur équipe. Des gens qui payent leur place, qui payent leurs impôts n’ont-t-ils plus le droit de manifester leur mécontentement ‘ Pour faire un rapide parallèle avec la politique, les manifestations contre le gouvernement ont été nombreuses et pourtant certains avaient voté pour le président. Ces manifestations ont-elles perturbé sa façon de gouverner ‘
A Limoges, ce n’est que la seconde « colère » du public en 7 ans, et ils n’ont même pas choisit leur président, eux. Pourtant, le public de Limoges aurait un tel pouvoir qu’il ferait perdre son équipe !!
Je veux bien croire qu’un public peut, sur un match, faire pencher un tout petit peu la balance du bon côté en déconcentrant les adversaires ou les arbitres, mais combien de fois ce public Limougeaud a aidé, poussé, supporté son équipe depuis 7 ans ‘ Des matches de N1 à 5000 personnes, de Pro B à guichet fermé, de Pro A contre le dernier « sold out » une semaine avant le match !! Doit-il se satisfaire d’une parodie de basket exercé par des joueurs outre-atlantique incapables de faire plus de trois passes consécutives. Mettons plutôt en valeur les stats, comme en NBA. Massie (16.8pts, 8.9rbs), Taylor (14pts, 3rbs, 7.7pds), Hite (14.3pts, 5.3), Wright (13.4pts, 5.1rbs, 6.1pds), Guinn (8.7pts, 5pds). Individuellement, ce sont tous des stars, collectivement, c’est du baby basket. Que les enfants s’amusent’
Le centre de formation tourne à plein régime et sera bientôt homologué, un jour’S’il reste encore de joueurs. Depuis 6 ans, on a changé les coaches, les kinés, les médecins, les joueurs, les intendants, les secrétaires, les directeurs administratifs, marketing, le général manager. Le seul qui n’a pas bougé d’un pouce depuis 6 ans voir plus, c’est le public. Le seul vraiment ‘
Enfin, oui, la NBA est à Limoges. Le classement : On joue les playoffs (De N1 ‘). Le public : « Ici, célimène ». Les partenaires : « Et on fait tourner les écharpes ‘ ». Les joueurs : « On en prendra d’autres l’année prochaine ». La formation : « On a tradé le 5ème tour de draft contre un mini-poussin de la Genétouse ». Le coach : « Il a carte blanche et toute ma confiance », dixit le proprio. Le boss : « C’est pas moi, c’est les autres et puis de toutes façons, c’est mon club, alors pourquoi je partirai ‘ ».
Limoges, on vous le dit, c’est la nouvelle franchise NBA. Stern si tu nous regardes’