Le Mans en Eurocoupe
L’entre-deux voyait la balle expédiée en touche, au profit des Manceaux, mais c’est pourtant Chatman qui ouvrait la marque. Peut-être ému par les applaudissements que le public avait réservé au médaillé d’argent des derniers championnats d’Europe, Charles Lombahé-Kahudi se montrait fébrile. Alex Acker, toutefois, récupérait la balle et transmettait à Marcellus Sommerville qui égalisait à deux partout. Suite à une faute d’attaque de Morgan, JP Batista s’offrait un slalom entre trois adversaires et donnait l’avantage aux siens : 4-2. Les deux équipes se rendaient alors coup pour coup : tour à tour, Ikonic, Batista et Karaman scoraient. Ayant intercepté le cuir, Batista combinait avec Sommerville et ajoutait encore un panier à son compteur : 8-6. Après une faute d’attaque de Karaman, le cercle repoussait une tentative de Lombahé-Kahudi, mais Batista, pugnace, arrachait le ballon et Acker montait au dunk, pour le plus grand plaisir d’Antarès, très convenablement remplie pour un mardi soir.
Libéré, Acker coupait ensuite une ligne de passe et faisait le spectacle en s’accrochant acrobatiquement à l’arceau dans un tonnerre d’applaudissements : 12-6. Le coach turc demandait un temps mort, les danseuses du MSB se chargeant de maintenir la salle à température…
Très applaudi, Alain Koffi faisait son come back en relais de Batista, mais manquait son premier tir, après un panier de Chatman : 12-8. Stanojevic en profitait pour se payer un panier garni qui ramenait les siens à 12-11, avant que Batuk ne leur permette de passer devant, consécutivement à un échec de Sommerville : 12-13. Acker, à 100% aux lancers, redressait un peu la barre, mais Ikonic ripostait à trois points : 14-16 ! Dans sa volonté de bien faire, Koffi bousculait son vis-à-vis, rendant ainsi l’initiative aux visiteurs, avant de céder sa place à Will Coleman. Stanojevic portait l’avance turque à 14-18 et Izmir redressait la tête ! Sommerville et Ikonic rivalisaient de maladresse, avant que que Taylor Rochestie ne délivre une superbe passe à Coleman pour un énorme alley-oop qui revigorait quelque peu les spectateurs, sonnés par le 2-10 encaissé ! Marchers de Batuk, de Rochestie, échec de Chatman’ dans deux côtés, la fatigue se faisait sentir. Le Pinar étant dans la pénalité, Lombahé-Kahudi obtenait des lancers, mais manquait l’un de ses shoots, imité par Erdogan sur l’action suivante : 17-19.
Sommerville, puis Lombahé-Kahudi se montraient peu inspirés, à l’inverse de Saruhan qui, dans l’intervalle, avait aggravé l’écart : 17-21. À un petit lancer de Rochestie, Batuk répliquait par un tir primé : 18-24. Le meneur du MSB se rachetait en pénétration et interceptait même la remontée du ballon, mais échouait derrière la ligne à trois points : à 20-24, rien n’était joué !
Après un début tonitruant, le MSB avait nettement baissé de régime et les Turcs jouaient crânement leur chance.
Le deuxième round commençait dans la confusion pour les visiteurs : marcher de Stanojevic, fautes d’Erdogan et de Saruhan, belle combinaison Acker / Batista et 22-24. Erdogan sonnait alors la charge dans la peinture, avant de remettre le couvert après une interception et un mauvais repli défensif des Manceaux : 22-28. Par chance, Acker et son capitaine s’entendaient comme larrons en foire et, grâce à Karaman, Batista obtenait même un bonus qui faisait du bien : 25-28. La bagarre était intense : échec de Saruhan, deux fautes consécutives de Sommerville, interception d’Henri Kahudi, troisième faute de Karaman, rien n’était facile, d’autant que Batista laissait un lancer de plus en route : 26-28. C’est alors qu’Ikonic passait en mode supersonique avec un panier primé de toute beauté : 26-31. Batista ayant laissé passer sa chance, Chatman, bousculé par Max, s’appliquait à 100% sur la ligne : 26-33.
La balance penchait dangereusement du mauvais côté.
Acker et Batista étaient en baisse de régime et si Chatman n’était pas non plus au mieux, Morgan sortait un trois points de nulle part : 26-36. Certes, ce n’était pas encore un brasier, mais le feu avait pris dans la maison orange… Conscient du danger, Batista s’arrachait à la dernière seconde de la possession pour éteindre un peu l’incendie, mais après un échec de part et d’autre de Chatman et du même Batista, Ikonic jouait les pyromanes : 28-38. Lombahé-Kahudi, à 50% sur la ligne, faisait pâle figure contre les 100% de Stanojevic : 29-40. Acker était en galère, mais Rochestie rattrapait l’affaire et Koffi montait au dunk : 31-40. Stanojevic, nullement impressionné, scorait à son tour, mais son entraîneur contestait une décision arbitrale et se voyait sanctionné par les arbitres. Si Acker n’était pas en réussite sur la ligne (1/2 aux lancers), en revanche, son panier s’avérait précieux (34-42), d’autant que Stanojevic s’emmêlait dans ses pas et que Rochestie entrait, au meilleur moment, le premier tir primé du MSB : 37-42. Après un porter de balle turc, et un marcher manceau, Koffi s’imposait au rebond et Acker enfilait deux paniers à suivre contre un seul de Chatman : 41-44.
Précieux en défense, Coleman, avec trois fautes, cédait la place au jeune Kévin Mendy. De marbre, Stanojevic insistait aux lancers : 41-46. Rochestie servait alors Koffi sur un plateau d’argent et l’intérieur manceau écrasait un énorme dunk, avant de grimper dans les cintres pour un contre monumental, suivi d’un nouveau panier tout en douceur : 45-46. Antarès exultait et lui réservait une ovation de circonstance : le grand AK47 était de retour ! C’était la mi-temps et les nerfs avaient été mis à rude épreuve…
Parfois maladroits au tir, souvent malmenés, les joueurs du MSB étaient pourtant restés solidaires et avaient serré les rangs au moment propice.
La reprise se faisait mollement avec un échec d’Acker et une faute de Rochestie, mais le marcher de Morgan tombait à pic et le meneur manceau faisait, de nouveau, admirer son joli rainbow shot main gauche : à 48-46, le MSB était DEVANT ! Morgan égalisait, mais Batista, au combat dans la peinture, écopait à la fois de la faute et d’une technique pour avoir protesté, ce qui portait son compteur à quatre étoiles… Bien entendu, JD Jackson le rapatriait aussitôt sur le banc, tandis que Chatman enquillait les lancers comme des perles : 48-50. Le public, inquiet, acclamait Koffi qui planait à hauteur du panneau pour nettoyer le cercle et empêcher Izmir de repartir de l’avant. Les défenses serraient les dents : le MSB, d’abord emmené en fin de possession, gênait ensuite Chatman et, si Morgan trouvait l’ouverture à deux points, Rochestie transmettait une passe millimétrée à Acker, bien démarqué, dont le tir primé venait caresser le filet : 51-52. Saruhan, peu à l’aise, perdait la balle et Sommerville, qui s’était fait oublier, se taillait à son tour un franc succès avec un trois points bien ajusté : 54-52. L’équipe avait du c’ur, décidément… Une faute d’attaque de Saruhan, une brique de Lombahé-Kahudi, la lutte continuait, néanmoins, et Stanojevic poursuivait son activité de métronome aux lancers : 54-54. Les visiteurs reprenaient ainsi du poil de la bête : si Rochestie ratait la mire, Ikonic la trouvait ; où Koffi marchait, Batuk scorait à trois points et, tandis que le même Koffi se faisait subtiliser le cuir, Morgan s’appliquait !
Au bout du compte, le MSB encaissait un vilain 0-9 et se retrouvait derrière, à 54-61 !
Si Morgan ne parvenait pas à profiter d’une passe hasardeuse de Koffi vers Sommerville, une perte de balle d’Acker permettait même à Batuk de porter l’avance turque à neuf points : 54-63 ! Koffi, à deux points, puis à un sur deux aux lancers après une bonne défense mancelle, ne lâchait rien, mais Ikonic, de loin, lui faisait la nique, réduisant ses efforts à néant : 57-66. Koffi se cramponnait (+2), Batuk et Acker rataient leurs tentatives, mais si Chatman manquait, enfin, un lancer (59-67), il récupérait son propre rebond et ajoutait deux points dans son escarcelle : 59-69. Le alley-oop de Lombahé-Kahudi, bien servi par Rochestie, ramenait les Tangos sous la barre des dix points, mais ils n’étaient pas à la fête : à 61-69, ils étaient tout simplement éliminés !
Le retrait de JP, handicapé par les fautes, et la dureté de la défense turque pesaient sur le match : le kebab se révélait indigeste !
Le dernier acte démarrait malgré tout sous de bons auspices avec un flop d’Ikonic et un élégant jump shot de Rochestie, suivi d’un échec de Chatman et d’un panier opportuniste de Sommerville : 65-69. Encore un marcher de Stanojevic et un petit panier de Rochestie, et l’avance d’Izmir avait fondu comme graisse sur le grill ! Le staff turc ne s’y trompait pas, qui prenait un temps mort. Une brique d’Ikonic, visiblement épuisé, un échec d’Acker, puis un nouveau contre de Koffi, impérial dans les airs, et Sommerville, sur la ligne de réparation, pouvait égaliser tranquillement : 69-69. L’oxygène circulait de nouveau dans les poumons, mais la bataille se pousuivait : si Saruhan et Sommerville étaient en échec, le second contrait le premier sur l’action suivante, de sorte qu’Acker redonnait l’avantage au Mans : 71-69.
À la hargne de Stanojevic répondait celle de Rochestie : 73-71. Les organismes semblaient très éprouvés : Ikonic n’avait plus la forme olympique, Koffi manquait deux lancers consécutifs, Stanojevic n’en transformait qu’un seul et les porter de balle se multipliaient dans les deux camps… À ce jeu-là, Sommerville, en vieux crocodile, tirait son épingle de la raquette : 75-72. Chatman et Rochestie se montraient tour à tour maladroits, mais Ikonic relevait la tête (+2) et, après une série de passes mal assurées de part et d’autre, il replaçait même Izmir en tête : 75-76. Brûlant comme l’affût d’un canon, Sommerville rappelait alors à tout Antarès, debout pour l’applaudir, quel formidable artilleur sommeillait en lui : 78-76.
Le corps à corps n’était pas terminé pour autant et, par trois fois, la défense mancelle, le mors aux dents, poussait ses adversaires à l’erreur. Ikonic commettait sa cinquième faute et regagnait son banc, mais Lombahé-Kahudi laissait encore un lancer en route : 79-76. Les Turcs demandaient un temps mort : il restait 26 secondes et ils allaient risquer le tout pour le tout face au MSB qui espérait pourtant bien empocher à la fois sa qualification et sa première victoire à domicile de la saison ! L’inévitable Chatman (+2) allait-il gâcher la fête ‘ Batuk faisait faute sur Acker, qui ne réussissait qu’un seul de ses tirs, mais, sur ces entrefaites, Saruhan était trop juste pour égaliser…
Ouf ! Le score demeurait de 80 à 78 !
Au terme d’un dernier quart temps étouffant, le MSB s’imposait finalement sur le fil. Bien aidés au scoring par Batista (14 pts, 3 rbds, 2 steals), Sommerville (14 pts) ou encore Koffi (11 pts, 5 rbds, 2 contres), Rochestie, auteur d’un double-double (15 pts-10 pds, 4 rbds et une seule balle perdue), et Acker (19 pts, 6 rbds, 3 pds et 2 steals), MVP du match, auront été les héros de la soirée.
Attention toutefois à la récupération : Nanterre s’annonce, dès samedi, pour le début du championnat, et le promu n’entend pas faire de la figuration !