Qualif. EuroBasket : Neal Sako, un Bleu en première ligne
Quand les Bleuets de Tony Parker et Boris Diaw ont été sacrés champions d’Europe, en juillet 2000, dans la fournaise de cette même salle de Zadar, Neal Sako avait deux ans. Ce point d’histoire du basket français ne fait donc partie de son vécu. Pourtant le sien, de vécu, pourrait bien écrire une autre incroyable étape de sa fulgurante progression, sur ce même parquet croate. Alors que cela fait à peine une dizaine d’années que Neal Sako a rencontré le basket – à L‘Entente Le Chesnay Versailles -, après qu’une blessure l’ait finalement convaincu à renoncer au tennis, lui qui était classé 5/6 à seize ans.
Il était donc tout fringant, ce mercredi, sur le parquet de Nanterre, parmi ses coéquipiers des Bleus à l’entraînement, avant le grand départ pour la Croatie, avec son maillot n°98 sur les épaules. A notre confrère du « Parisien », Julien Lesage, qui l’interrogeait sur ce choix de numéro, il avait répondu tout de go, sans une once d’arrogance. « Pourquoi 98 ? Parce que c’est la génération dorée, la Coupe du monde. Et Mbappe est de 98, moi aussi ».

On ne sait pas encore si sa trajectoire suivra une voie dorée, mais il a déjà bien pavé le chemin pour avancer dans sa carrière. Et il n’y a rien d’illogique à la retrouver, là où il a toujours rêvé d’être (avec la NBA, bien sûr), en équipe de France. Il avait déjà eu un avant-goût de ce que représentent ces missions en bleu, pendant les fenêtres internationales, lui qui avait été appelé comme partenaire d’entraînement en février 2024. Mais cette année, la donne a changé. Bien sûr, la succession de blessures ayant dépeuplé le secteur intérieur français a joué pour lui. Mais il y a mis aussi beaucoup du sien, pour attirer l’œil et la confiance du sélectionneur Freddy Fauthoux, qui fut aussi son coach, au temps de leurs années partagées à Levallois (de 2018 à 21 pour le joueur), et qui n’a pas hésité une seconde à l’intégrer au groupe pour cette fenêtre décisive de qualification.
« Je ne suis pas inquiet pour Neal, par rapport à ce qu’il va vivre. Parce que c’est quelqu’un qui m’étonne tout le temps », a-t-il expliqué. « J’aurais pensé qu’un jour, son niveau allait s’arrêter. Je me disais « tiens, là, ça va peut-être être sa limite » et en fait, plus il monte les niveaux d’exigence – l’an passé avec Cholet, maintenant avec l’ASVEL et l’Euroleague – plus il s’adapte en fait, et il performe tout le temps. »
« La question maintenant, c’est « où va-t-il s’arrêter ? » » – Frédéric Fauthoux, sélectionneur