V.Collet : Tout n'est pas négatif
Quel est ton analyse du match '
La Turquie a été plus forte que nous tout simplement. Je crois qu'on s'est battu avec nos armes mais c'était tout simplement insuffisant pour rivaliser avec cette équipe de Turquie devant son public qui joue possédée par l'évènement, à juste titre. Je crois que pendant quinze minutes, on était dans le plan qu'on s'était fixé, à savoir, rester dans la roue le plus longtemps possible. Malheureusement, notre fin de première mi-temps nous condamne quasiment. On oublie nos rotations défensives, on n'est pas conséquent à ce moment-là et ça prend très vite des proportions importantes. Comme en plus, en début de seconde mi-temps, Turkoglu a montré toute sa classe, c'est parti à vingt points et après on n'a pu que se battre pour éviter l'écart, ce qu'on a fait correctement. On s'est accroché jusqu'au bout car ça aurait pu prendre des proportions plus importantes. A chaque fois qu'on revenait sous la barre des vingt points, Boscia Tanjevic prenait un temps-mort, ça voulait dire qu'il voulait faire comme contre la Chine, quand ils avaient gagné de 47 points ou la Côte d'Ivoire et on a su justement freiner leur élan pour garder l'écart dans des proportions acceptables.
La France quitte donc le tournoi en huitièmes de finale. Est-ce que c'est un échec pour ce groupe. Va-t-il apprendre de cette défaite '
Disons que j'aurais aimé avoir un huitième de finale plus abordable, et c'est ça qui est le plus regrettable. C'est ce fameux match de la Nouvelle-Zélande où on a e un peu gâché tout le bénéfice de ce qu'on avait fait auparavant. Il nous aurait permis de jouer un huitièmes plus abordables, soit contre les Grecs, soit contre la Russie, ça ne veut pas dire qu'on aurait gagné. On était quand même avec une équipe expérimentale qui parfois a fait de très belles choses, il ne faut pas l'oublier, je pense que tout n'est pas négatif dans ce Mondial simplement à mon sens, on n'est pas tout à fait assez fort pour jouer dans cette cour-là, et c'est bien normal, on n'a pas un réservoir extensible. Simplement, j'espère que l'expérience que les jeunes joueurs ont emmagasinés va leur servir pour progresser, pour être candidats à la prochaine Equipe de France qui j'espère sera renforcée par ses meilleurs joueurs.
Dans un an, il va falloir avoir le ticket pour les pays européens pour aller disputer les Jeux Olympiques que tout le monde attend en France depuis 2000'
Bien sûr, c'est l'objectif, et on le garde en point de mire. Ce qui me désole, c'est si on avait été en quarts de finales, on aurait eu des matchs supplémentaires, même en perdant en quart, on aurait eu les matchs de classement, et pour cette jeune génération, je pense qu'elle a besoin de jouer ce type de match. On voit par exemple un joueur comme Nicolas Batum qui a attendu la deuxième mi-temps ce soir pour être dans le match. C'est une question d'expérience, et on a vu qu'il avait le niveau de ces matchs-là, mais en première mi-temps, il avait le frein à main et avait un peu d'appréhension et on a besoin de jouer des matchs comme ça pour passer au-dessus. Ce soir, on a vu que ce soir, le meilleur joueur, c'est Boris qui a fait son meilleur match de la compétition et qui lui au contraire a été au niveau de l'évènement.
Pour les jeux olympiques, il n'y aura que cinq tickets, il faudra être dans les cinq, c'est un challenge très relevé !
On ne le sait pas encore, ça va déprendre des résultats finals des championnats du monde. Si les équipes européennes continuent à bien se comporter, on aura un maximum de tickets, sinon ça peut être moins, en plus ils ne seront peut-être pas directs l'an prochain, donc on sait que ca va être très compliqué. Il faudra au moins se qualifier pour le tournoi préolympique qu'il aura avant les jeux.
Vous allez vous appuyer sur la jeune génération que vous avez un peu découverte grâce à ce tournoi '
Bien sûr, on va les suivre et on va surtout espérer qu'ils progressent d'ici l'année prochaine. Batum bien sûr, Nando (De Colo) que j'ai trouvé plus à l'écoute cette année et en vrais progrès mais aussi le jeune Andrew (Albicy). Mais il ne faut pas oublier que les cadres vont revenir, il le faut absolument. On le savait déjà avant de partir. Maintenant, c'est une certitude. C'est important que l'on ait l'équipe la plus forte possible, mais aussi et surtout de très bien se préparer à une compétition qui nous laisse des espoirs. Ce qu'on a vu cette année est non sans espoir, le match de l'Espagne où nous avons été bien meilleur et même après, quelques passages aussi : la première mi-temps contre la Lituanie. Il faut espérer pouvoir continuer à capitaliser et continuer de construire avec l'obligation de résultats dès l'année prochaine.
Photo : Eurosport.fr