Jean-Christophe Prat (Gravelines) : « Il fallait secouer un peu cette belle endormie »

Souvenez-vous de l’automne dernier. Gravelines-Dunkerque avait entamé son championnat par dix défaites, ce qui avait provoqué un changement d’entraîneur. L’incendie de Sportica à Noël aurait pu porter un coup fatal au BCM. Mais il s’est relevé de tous les obstacles, a réalisé “l’impensable” en décrochant son maintien et se retrouve un an plus tard co-leader de Betclic Elite (4-1) après cinq journées

Cela ne garantit rien aux Maritimes, dont le calendrier va se corser à l’image de la réception de Bourg-en-Bresse, puis des duels contre Monaco, Nancy, Dijon en Coupe de France, Villeurbanne et Saint-Quentin. Le coach, Jean-Christophe Prat, en est pleinement conscient. « Tout peut tourner très vite », a accordé le technicien à La Voix du Nord. Mais, dans un entretien accordé au Progrès, il a néanmoins souligné que tout ce passé récent avait réveillé un club qui commençait à piquer du nez.

« Je compare Gravelines à la Belle au bois dormant. C’est un club qui s’était endormi pendant une bonne dizaine d’années, avec de gros budgets mais pas de résultats. Aujourd’hui, il fallait secouer un peu cette belle endormie. Ce n’est pas moi qui l’ai fait mais l’incendie de Sportica, malheureusement. Le jour où cela s’est passé, j’ai dit assez maladroitement que cette tragédie deviendrait peut-être une opportunité. Ce que nous avons vécu ensemble la saison dernière a convaincu certains de rester, notamment Chris Babb, qui pouvait espérer jouer à un niveau supérieur à celui de Gravelines. »

Budgets Betclic Elite 2024-2025 : Monaco frôle les 30 millions d’euros, Paris double l’ASVEL !
La Ligue Nationale de Basket (LNB) a dévoilé ce mardi 22 octobre tous les budgets et masses salariales des clubs de Betclic Elite pour la saison 2024-2025. De nombreux enseignements sont à tirer, à l’image de la progression économique du Paris Basketball, qui double l’ASVEL.

Et pourtant, la baisse des recettes de billetterie a entraîné une diminution de sa masse salariale de 13 % pour la saison 2024-2025 (de 1,9 à 1,6 million d’euros) – ce qui a conduit à la formation d’un effectif de huit pros et deux jeunes. Mais le club a entamé une profonde réflexion.

« Le club a fait une grosse introspection après tout ce qui s’est passé la saison dernière. Il y a eu beaucoup de réunions au mois de juin et j’ai eu un vrai degré d’exigence. Sinon, Gravelines allait mourir à petit feu dans les années futures. Il y a dix ans, c’était le plus gros budget de la division (5,8 millions d’euros). Aujourd’hui, on se retrouve avec le douzième budget (5,4 millions d’euros). L’immobilisme n’est pas bon, encore moins quand on est un petit village. J’ai suggéré aux dirigeants de regarder l’exemple de la JL Bourg. Bien qu’il ait un bassin économique qui n’est pas celui des grandes villes, ce club s’est posé les mêmes questions il y a quelques années. Aujourd’hui, il est capable d’être dans le top 4 des plus gros budgets en France. Il faut s’inspirer des clubs qui ont bien travaillé. À Gravelines, nous sommes dans la première phase du projet où plein de choses se mettent en place, même si pour l’instant les gens ne les perçoivent pas. Nous avons beaucoup investi sur les jeunes, le centre de formation. Nous ne voulons plus être le club du Nord, nous voulons être “more than the North”, plus que le Nord. »

Jean-Christophe Prat a par ailleurs rappelé que le BCM pourrait compter sur sa salle modulaire de 3 000 places en 2026 sur le nouveau Sportica en 2029 : « Nous avons donc deux ans pour pérenniser le club dans l’Élite et nous remettre économiquement de cette tragédie. Ensuite, nous aurons trois ans pour préparer l’entrée dans le Sportica 2.0 ». Une feuille de route qui correspond au contrat de l’ancien coach du Paris Basketball, sous contrat pour les deux prochaines saisons.

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