Paris ? « Jamais de ma vie je n’ai vu un basket plus insolite, étrange et… vertigineux »
On avait tous peur que le Paris Basketball, qui venait de remporter l’Eurocup, mais qui entrait dans la cour des grands avec seulement six ans d’âge ne tienne pas le choc en Euroleague. Son recrutement, son effectif, c’est à dire son banc paraissaient bien légers. Son moteur, son âme, TJ Shorts passait en deux ans de la BCL à l’Euroleague avec son 1,75 m, une taille jugée rédhibitoire dans la meilleure ligue du monde hors NBA. Il est d’ailleurs le plus petit joueur de la compétition avec le Brésilien de l’Etoile Rouge Yago dos Santos. Et en plus, le club parisien avait vu son architecte, le coach finlandais Tuomas Iisalo, filer en NBA, pour être remplacé par un rookie, le Brésilien Tiago Splitter.
Quand on dit « nous », ce ne sont pas que les médias français mais l’ensemble des européens. Le respecté site lituanien BasketNews plaçait ainsi Paris à la 16e place dans son ranking d’avant-saison juste devant l’ASVEL et l’ALBA Berlin.
Après 14 journées, le Paris Basketball est en tête en solitaire de la compétition et surfe sur une série de 10 victoires d’affilée dont la dernière obtenue au Pirée face à l’Olympiakos nous a laissés baba. « Nous », c’est à dire l’auteur de ces lignes, et aussi ses confrères de toute l’Europe dont le chevronné Vasilis Skoundis qui a écrit une tribune ce samedi sur Sport 24 et nous ne résistons pas à l’envie de vous faire part de quelques extraits.
« Tel un camion fou aux freins cassés, les Français jouent un basket qui provoque choc et admiration », écrit en titre Vasilis Skoundis et d’enchaîner : « Eh bien, Dieu m’en est témoin, jamais de ma vie je n’ai vu un basket plus insolite, étrange et… vertigineux que ce que joue Paris ! (…) Hier soir, les jeunes Parisiens ont conquis le Stade de la Paix et de l’Amitié dans l’un des matchs les plus subversifs, passionnants et dramatiques et ont prouvé l’évidence… »
« Ainsi, la première moitié de la saison régulière touche à sa fin et cette meute menée par Tiago Splitter continue de choquer et d’impressionner sur tout le territoire européen et reste à savoir où le ballon va atterrir. »
« Leur style est unique non seulement cette saison ou ces dernières années, mais – j’ose l’écrire – dans toute l’histoire de la Coupe des Champions… il est certain que le style de Paris est – et restera dans les mémoires – comme un « cas d’étude. »
« Bien sûr, hier, ce charmant scénario aurait pu se retourner contre lui, car à un moment donné, il a grimpé et a vu l’Olympiakos enchaîner un terrible 22-0 en cinq minutes et transformer un 60-80 en 82-80, mais à la fin, il est tombé de la Tour Eiffel et non seulement il était sain et sauf, mais en plus il a trouvé un portefeuille plein d’argent ! (sic) »
« Au moment où j’écris ce texte, j’essaie de me rappeler s’il y a déjà eu une autre équipe qui a amené de nouveaux démons dans le monde du basket-ball… mais ce n’est pas le cas ! »
A cette analyse du journaliste grec, ajoutons cette déclaration de Tiago Splitter :
« Tout le monde se rend compte de notre façon de jouer et ce n’est plus une surprise. Mais je continue à pousser tous les jours à l’entraînement. C’est ce qu’on fait : on joue vite, parfois on tire un peu tôt, parfois on lance des actions folles auxquelles les gens ne sont pas habitués… mais tout cela fait partie du plan. Nous allons avoir des hauts et des bas, mais jusqu’à présent, cela fonctionne et ce que je vais faire, c’est continuer à pousser ces gars. »
En ce samedi, le Paris Basketball bénéficie d’une autre reconnaissance ; il fait avec Nadir Hifi la Une du quotidien L’Equipe. Totalement mérité quand vous êtes leader de l’Euroleague et auteur d’un exploit sensationnel. Et pourtant ce n’était pas une évidence, car ce n’est que du basket (c’est à dire ni du foot ni du rugby), le match était au Pirée et pas dans la capitale et a été diffusé sur une chaîne confidentielle. Mais Paris mérite bien une messe médiatique.